L’hospitalité dans l’Église d’aujourd’hui (Alexander Strauch)

L’hospitalité est la manifestation personnelle et sacrificielle de l’amour

Je ne crois pas qu’aujourd’hui la plupart des chrétiens comprennent en quoi l’hospitalité est essentielle pour attiser les flammes de l’amour et affermir la famille des chrétiens. L’hospitalité est, de manière unique, la manifestation personnelle et sacrificielle de l’amour. Par le ministère de l’hospitalité, nous partageons nos biens les plus précieux. Nous partageons notre famille, notre maison, nos finances, notre nourriture, notre intimité et notre temps. En effet, nous partageons notre vie même. Ainsi donc, l’hospitalité a toujours un prix élevé. Par le ministère de l’hospitalité, nous offrons amitié, acceptation, fraternité, rafraîchissement, réconfort et amour d’une des manières les plus riches et les plus profondes qu’il soit possible à l’homme de comprendre. À moins de nous ouvrir la porte les uns aux autres, la réalité de l’Église locale en tant que famille de frères et de sœurs étroitement unis ne sera qu’une théorie.

L’Église froide et inhospitalière contredit le message de l’Évangile

Pourtant, la froideur fait partie des raisons les plus courantes pour lesquelles les gens critiquent les Églises locales. Les gens ne mettent pas longtemps à réaliser qu’il existe parmi les chrétiens un amour « de grenouille de bénitier » qui disparaît à la sortie du sanctuaire ou dans le parking de l’église. Il s’agit d’un type d’amour superficiel qui ne se manifeste que le dimanche matin et qui refuse de s’aventurer au-delà des murs de l’église.

Si nous parlons d’amour fraternel, nous devons aussi parler d’hospitalité

L’amour fraternel, par contre, nécessite qu’on ait une relation intime, qu’on prenne soin les uns des autres, qu’on se connaisse les uns les autres, qu’on ait en commun un sentiment d’appartenance et qu’on partage la vie les uns des autres. Nous ne pouvons apprendre à connaître et nous rapprocher de nos frères et sœurs en Christ en nous réunissant une heure et quart par semaine au sein d’un grand groupe réuni dans une église.

Le foyer est l’endroit idéal où bâtir des relations et resserrer des liens. Dans la plupart des cas, nous nous connaissons à peine jusqu’à ce que nous nous retrouvions chez les uns et les autres, que nous mangions ensemble et que nous parlions ensemble autour d’une table. Une plaque murale que ces amis en vacances ont vu dans un restaurant du Maine exprime d’ailleurs merveilleusement bien ce point : « C’est autour d’une table que les amis perçoivent le mieux la chaleur que dégage le fait d’être réunis. » Cela est certainement vrai. Donc, si nous parlons d’amour fraternel, nous devons aussi parler d’hospitalité.

J’entends souvent les gens dire : « Ô, on ne connaît personne ; on n’arrive pas à se faire des amis à l’Église. » J’ai une suggestion qui pourrait régler le problème. Elle me vient d’un couple qui avait de la difficulté à acquérir un sentiment d’appartenance à sa congrégation. Au lieu de partir, comme ce serait le cas de tant de gens, ce couple a décidé d’inviter chaque personne de l’Église à manger à la maison un soir au cours de l’année suivante. À la fin de l’année, il connaissait tout le monde de l’Église et s’était fait un certain nombre d’amis !


Cet article est tiré du livre : L’hospitalité chrétienne de Alexander Strauch