L’Évangile et mon couple (J. D. Greear)

Le premier des pécheurs

Mon incapacité à vraiment comprendre la grâce démontrée dans l’Évangile a presque détruit ma vie de couple.

Ma femme et moi sommes mariés depuis huit merveilleuses années. En plus de deux autres années, donc dix au total. Or, ces deux premières années ont été difficiles. Je me rappelle quelques mois avant notre mariage, ma femme et moi nous disions triomphalement : « Nous ne nous querellons jamais — nous sommes parfaits l’un pour l’autre ! » Et nous ne nous querellions pas. Pas encore. Pendant l’année entière où nous nous sommes fréquentés et même pendant nos fiançailles, je ne me souviens pas d’une seule querelle.

Eh bien, nous nous sommes vite rattrapés au cours des six premiers mois de notre mariage. Désespérés, après de nombreux efforts infructueux les premières années, nous sommes allés consulter un conseiller chrétien en relation d’aide. Il a ouvert sa bible dans 1 Timothée 1.15 où Paul se décrit comme étant le « premier des pécheurs ». Le conseiller nous a ensuite demandé si à notre avis, Paul exagérait en affirmant une telle chose. Ma position doctrinale sur les Écritures me poussait à vouloir dire « non », puisque la Bible est infaillible et que Paul n’exagère pas. Mais comment alors Paul pouvait-il sincèrement se considérer un plus grand pécheur que Judas l’Iscariote ou Néron ?

N’ayant pas la moindre idée où le conseiller voulait en venir, j’ai répondu : « Je ne sais pas. »

Il a ajouté que l’affirmation de Paul était vraie, puisqu’il se percevait comme étant le plus grand des pécheurs. Paul connaissait mieux son propre péché que ceux des autres. Bien sûr, il savait qu’en théorie plusieurs péchaient autant que lui, mais il était plus conscient de ses propres péchés. Lorsque Paul considérait notre besoin de miséricorde, il pensait d’abord à lui-même, pas aux autres en premier.

La grâce

Notre conseiller a enchaîné en disant que ma femme et moi considérions chacun l’autre comme étant « le premier des pécheurs ». Je voyais clairement le péché de ma femme, mais j’étais inconscient du mien. Si j’avais d’abord compris mon profond besoin de grâce, j’aurais naturellement fait preuve de la même grâce envers elle.

Ses prochains mots ont eu l’effet d’une bombe dans mon cœur : « Quand on croit vraiment à l’Évangile, on se voit d’abord comme pécheur, puis seulement ensuite, comme victime du péché. C’est le problème dans votre relation de couple : vous ne comprenez ni l’un ni l’autre à quel point le pardon que vous avez reçu est grand. Parce que vous n’avez pas vraiment goûté la grâce, vous n’avez pas de grâce l’un envers l’autre. Vous devez revenir à l’Évangile. »

Nos problèmes de couple étaient des problèmes associés à l’Évangile. Ce même après-midi, ma femme et moi avons commencé à explorer plus intimement la grâce qui nous avait été offerte en Christ. Au moyen de cette étude, notre disposition l’un envers l’autre a été transformée du tout au tout. Nous nous sommes considérés d’abord en tant que pécheurs, et seulement ensuite, comme victimes du péché. Ainsi, devenant de plus en plus conscients de notre propre besoin de grâce, nous devenions de plus en plus enclins à démontrer cette grâce à notre tour.

Il nous arrive encore de nous blesser ou de nous décevoir. Il nous arrive encore de nous montrer impatients. Mais lorsque je pense à tout ce que Dieu m’a pardonné, pardonner à ma femme ne me semble pas si difficile. Alors que nous nous tenons émerveillés devant l’œuvre du Christ à la croix, il est plus difficile de garder de la rancune l’un envers l’autre.


Cet article est tiré du livre : Évangile de J. D. Greear