L’Évangile de Marc en dix minutes

Tout dans le récit de Marc nous démontre que l’auteur était présent ou, du moins, qu’il rapporte les paroles de quelqu’un qui l’était.  Par exemple…

« Aussitôt, il les appela; et, laissant leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers, ils le suivirent. » (1.20)

« S’étant approché, il la fit lever en lui prenant la main, et à l’instant la fièvre la quitta. » (1.31)

« Il s’éleva un grand tourbillon, et les flots se jetaient dans la barque, au point qu’elle se remplissait déjà. Et lui, il dormait à la poupe sur le coussin. » (4.37-38)

« Élie et Moïse leur apparurent, s’entretenant avec Jésus. Pierre, prenant la parole, dit à Jésus: Rabbi, il est bon que nous soyons ici; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » (9.4-5)

À cause des indices internes et externes, il n’y a pas de doute que l’Évangile de Marc est un rapport fidèle de choses que Pierre a vécues et que Marc a mises par écrit.  Un auteur a appelé ce livre « L’évangile de Pierre » !  L’Évangile de Marc est écrit dans un niveau de langue qui démontre que le grec n’était pas la première langue de l’auteur et qui trahit son origine hébraïque.  Il contient aussi des expressions latines : c’est logique s’il a été écrit à Rome.

On pense que Marc est le cousin de Barnabas (Colossiens 4.10), le « Jean surnommé Marc » qui a voyagé avec Barnabas et Paul (Actes 12.25 ; 2 Timothée 4.11), le fils spirituel de Pierre :

« L’Église des élus qui est à Babylone vous salue, ainsi que Marc, mon fils. » (1 Pierre 5.13)

Marc semble s’adresser à des païens convertis.  C’est pour ça qu’il fait l’effort de traduire des expressions hébraïques que les Juifs auraient comprises (3.17; 5.41; 7.11, 34; 14.36; 15.22, 34).

« Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre » (3.17)

« Il la saisit par la main, et lui dit: Talitha koumi, ce qui signifie: Jeune fille, lève-toi, je te le dis. » (5.41)

C’est pour ça aussi qu’il explique certaines coutumes juives (2.26; 7.3-4; 12.42; 14.12; 15.22). 

« Or, les pharisiens et tous les Juifs ne mangent pas sans s’être lavé soigneusement les mains, conformément à la tradition des anciens; et, quand ils reviennent de la place publique, ils ne mangent qu’après s’être purifiés. Ils ont encore beaucoup d’autres observances traditionnelles, comme le lavage des coupes, des cruches et des vases d’airain. » (7.3-4)

De plus, Marc ne fait aucune référence à la Loi, il parle peu de l’accomplissement des prophéties et il rapporte peu de discussions avec les scribes.

Les témoignages des Pères de l’Église nous disent que Marc adresse son récit aux chrétiens de Rome.  Ces chrétiens font face à la souffrance de la persécution.  Ce livre nous présente l’essentiel de la Bonne Nouvelle : Jésus est le Fils de Dieu, le serviteur souffrant qui est venu mourir pour les pécheurs.  Les chrétiens qui souffrent peuvent trouver de l’espoir dans la souffrance du Sauveur qui est devenue une victoire : leur souffrance aussi peut apporter la victoire.

Marc est un livre d’action !  L’expression « aussitôt » est utilisée 40 fois dans les 16 chapitres de Marc dont 11 fois dans le premier chapitre!  Il préfère raconter les actions de Jésus (18 miracles) que ses enseignements (seulement 4 paraboles).  

Marc nous présente Jésus sous trois aspects principaux :

I. Jésus est le Fils de Dieu

Le premier verset de l’Évangile de Marc : 

« Commencement de l’Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu. » (1.1)

Le dernier témoignage humain de cet évangile au sujet de Jésus : 

« Le centenier, qui était en face de Jésus, voyant qu’il avait expiré de la sorte, dit : Assurément, cet homme était Fils de Dieu. » (15.39)

Jésus est décrit comme étant le Fils de Dieu du début à la fin : il le dit lui-même (12.1-11; 13.32; 14.61-62) ; Dieu le Père le dit (1.11; 9.7) ; les démons le disent (1.24, 3.3-11; 5.7).  De plus, son autorité sur la nature (4.35-41), la maladie et la mort (1.32-34; 2.11-12; 5.21-43) le confirment.  

Donc la vie est difficile, pleine d’obstacles et de souffrance, mais Jésus peut et veut faire une différence dans notre vie et apporter la victoire de la résurrection !

II. Jésus est le Fils de l’homme

On voit l’humanité de Jésus qui ressent la fatigue et faim (4.38; 6.31; 11.12), la déception (8.12), la colère (3.5; 10.14; 11.15-17), la tristesse (14.34) et l’étonnement (6.6).  

Donc Jésus est bien placé pour comprendre les choses que nous vivons, nos joies et nos peines.

III. Jésus est le serviteur souffrant.

C’est le cœur de l’Évangile de Marc :

« Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » (10.45)

Jésus est présenté comme un serviteur souffrant, comme Ésaïe 53 l’avait annoncé.  Le récit de Marc avance rapidement vers la croix.  Tôt dans le ministère de Jésus, on commence à voir l’opposition se lever et la croix arriver :

« Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là. » (2.20)

« Les pharisiens sortirent, et aussitôt ils se consultèrent avec les hérodiens sur les moyens de le faire périr. » (3.6)

Marc nous présente un Jésus qui est tellement occupé qu’il n’a pas le temps de manger : 

« Ils se rendirent à la maison, et la foule s’assembla de nouveau, en sorte qu’ils ne pouvaient pas même prendre leur repas. » (3.20)

« Jésus leur dit: Venez à l’écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car il y avait beaucoup d’allants et de venants, et ils n’avaient même pas le temps de manger. » (6.31)

Plusieurs observateurs ont dit que l’évangile de Marc mène directement à la croix, que les 13 premiers chapitres sont une introduction au récit de sa passion.

Donc si Jésus est un serviteur souffrant, ses disciples seront des serviteurs souffrants.  Si le Seigneur t’a appelé à le suivre, il t’a appelé à souffrir, à mourir.  Si notre Maître a vécu l’humilité et le service, il nous appelle aussi à l’humilité et au service.