L’évangélisation s’appuie sur la fondation de l’élection (Mez McConnell)

Évangéliser est-ce utile ?

L’évangélisation est le carburant de l’Église chrétienne, elle stimule la croissance et elle attise l’amour pour Dieu. Cependant, certains affirment que la doctrine est comme un pompier qui arrose les flammes avec de l’eau. Introduire la doctrine dans une conversation d’évangélisation est comparable à inviter un pompier à un feu de joie. Il aura l’effet d’une douche froide sur l’occasion !

En réalité, notre évangélisation reflète toujours nos engagements doctrinaux. On ne peut séparer les méthodes d’évangélisation de nos convictions sur Dieu et le salut. Si je crois que les pécheurs choisissent librement Dieu, alors j’essaierai de les convaincre conformément à cette conviction. Si je crois que tous vont au ciel, peu importe ce qu’ils croient, je parlerai (ou pas) avec les gens selon ma supposition.

Dieu s’est élu un peuple

Comme toute évangélisation repose sur des fondations doctrinales, nous sommes contraints d’ériger notre évangélisation sur notre compréhension de l’élection souveraine de Dieu des pécheurs pour le salut. John Piper définit l’élection inconditionnelle comme suit : « L’élection inconditionnelle est le libre-choix de Dieu avant la création, non basé sur la foi anticipée des traîtres à qui il accordera la foi et la repentance, les pardonnant et les adoptant dans sa famille éternelle de joie. »

Dieu s’est élu un peuple et il l’appelle des quatre coins du monde. Des riches et des pauvres seront sauvés par Jésus-Christ et il les gardera pour toujours en sécurité dans sa famille. Loin de tuer l’évangélisation, cette doctrine non seulement avive le feu de l’évangélisation, mais elle continue de le faire brûler indéfiniment.

Les gangs de rue du Brésil et les immigrants illégaux de la Virginie du Nord ne seront évangélisés que par la prédication de l’Évangile de Jésus. Il n’existe aucune méthode humaine qui puisse convaincre le monde de suivre Jésus, seul Dieu détient ce pouvoir. Si Dieu ne sauve pas les pécheurs de façon souveraine, ils iront tous en enfer. Nous éprouvons un grand réconfort en sachant que le Saint-Esprit fera son œuvre de révéler la vérité aux pécheurs perdus, les attirant dans une relation avec Dieu le Père et les gardant à jamais. Cette magnifique vérité trinitaire est tout le combustible dont nous avons besoin pour raviver le feu de la prédication évangélique.

Quel est notre rôle ?

En toute honnêteté, je ne persévèrerais pas dans ce travail si je ne croyais pas que Dieu sauve des gens. J’avais l’habitude de prêcher dans une prison pour jeunes aux abords de la jungle amazonienne : un lieu dégoûtant. La chaleur, l’odeur nauséabonde et le bruit étaient pénibles ; les garçons et les jeunes hommes étaient des tueurs endurcis. Et pour être honnête, personne n’a donné sa vie à Christ durant mes visites. Personne n’a prononcé de profession de foi en Jésus. C’était décourageant et déprimant, mais ce n’était pas en vain. Les mots de Paul m’encouragent :

Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né de beaucoup de frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? (Ro 8.29-31.)

Le fait que je ne voyais pas les fruits dans cette prison ne veut pas dire qu’il n’y en avait pas. Il est réconfortant de savoir que Dieu met en place ses plans merveilleux et que nous pouvons jouer un rôle dans son grand plan céleste. Je n’ai aucune idée de qui sont ses élus et ce n’est pas mon travail de le savoir. Mon rôle consiste à prêcher fidèlement et à persévérer jusqu’à la fin. Il est à l’œuvre dans les prisons d’enfants de l’Amazonie et dans les Églises d’Édimbourg. Il travaille dans les sites de maisons mobiles d’Amérique et dans les bidonvilles d’Inde. Il a appelé, justifié et glorifié. Nous persévérons, car nous savons qu’en raison de la souveraineté de Dieu, nous ne travaillons pas en vain.


Cet article est tiré du livre : Être l’Église là où c’est difficile de Mez McConnell & Mike McKinley