Les problèmes cérébraux peuvent exposer les problèmes du coeur (Ed Welch)

Lorsque mes enfants étaient fatigués, ce n’était probablement pas le meilleur moment de les corriger, mais leur fatigue me permettait de voir quelque chose d’important : l’état de leur coeur. Les problèmes cérébraux ou corporels peuvent exposer ce qui est dans nos coeurs.

On peut voir ce principe à l’oeuvre chez une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Un homme jadis considéré comme pieux fait à présent des remarques obscènes aux femmes et est extrêmement exigeant envers ses proches. Qu’en est-il de l’homme à qui on a diagnostiqué un trouble bipolaire, qui est adultère durant une phase maniaque? Ou de la personne d’apparence courtoise et douce quand elle n’est pas ivre, qui est vulgaire et belliqueuse sous l’effet de l’alcool ? Dans de telles situations, il semble que le cerveau a conduit la personne dans le péché, mais il serait plus exact de dire que ses problèmes cérébraux ont permis à son péché d’être révélé.

Voici une analogie. Supposons que votre conjoint critique l’une de vos particularités, comme la façon dont vous vous mouchez. Cette critique occasionnelle peut être gênante, mais vous ignorez l’insulte. Si, toutefois, votre conjoint persiste dans ses commentaires, ou devient de plus en plus critique à l’égard de ce que vous faites, passer outre à l’insulte ne sera plus si facile à faire. Si vous avez passé une bonne journée, vous pourrez parler gracieusement à votre conjoint, mais il y a de fortes chances que vous commenciez à lui jeter des piques en retour. Votre sens de justice exige que la critique de votre conjoint soit jugée par vos propres remarques et critiques sarcastiques. Après tout, vous n’êtes pas un paillasson ; cela semble donc juste.

Cependant, être juste et avoir raison sont deux choses différentes. La bonne chose à faire est de parler à son conjoint dans l’amour, de rendre le bien pour le mal ou peut-être de demander à un ami commun d’intervenir. Bien qu’il semble naturel de lutter contre les critiques de son conjoint en émettant des critiques de plus en plus virulentes, la raison pour laquelle on réagit ainsi, c’est l’état de son propre coeur. On attaque au lieu d’aimer. En outre, on ne peut pas dire : « Mon conjoint m’a poussée à agir ainsi. » Votre conjoint ne vous a fourni que l’occasion de pécher. Il a donné l’occasion au péché d’être révélé ou exposé. Cette autre personne a éprouvé votre coeur ou a été une pierre d’achoppement pour vous, mais elle n’est pas la cause de votre péché. Au lieu d’être responsable de votre colère, votre conjoint a simplement exposé des tendances qui étaient déjà dans votre coeur. Il a suffi des bonnes circonstances pour faire remonter les problèmes du coeur à la surface.

De façon similaire, une personne dont le cerveau a été changé par la maladie ou les drogues ne peut excuser son péché en disant que le cerveau ou les médicaments « m’ont poussée à le faire ». Un cerveau dysfonctionnel peut compliquer à l’extrême la compréhension de ce qui se passe, mais il ne peut pas générer le péché. Il peut seulement révéler des choses qui étaient auparavant cachées dans le coeur. La raison pour laquelle ces choses étaient restées cachées est que les circonstances ne furent jamais suffisamment intenses pour les exposer (nous avons tendance à voir nos coeurs quand les épreuves sont intenses) ou que la personne avait suffisamment de maîtrise de soi pour se contenter de penser quelque chose, sans toutefois l’exprimer.

Ainsi, la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, la personne à qui l’on avait diagnostiqué une manie et la personne alcoolique avaient toutes des problèmes cérébraux exposant les pensées et les intentions du coeur. L’homme atteint d’Alzheimer avait un mode de vie acceptable à l’extérieur, mais se laissait aller à des pensées lascives dans son univers privé. L’homme qui devenait sexuellement actif durant des phases maniaques en avait conclu que sa manie lui fournissait deux choses : l’audace de combler ses désirs et une certaine indifférence à l’opinion d’autrui. Quant à la personne dont le comportement changeait quand elle était ivre, elle ne faisait que révéler ce qu’elle était vraiment. Dans certains cas, les problèmes cérébraux fonctionnent comme un sérum de vérité pour le coeur.


Cet article est extrait du livre C’est la faute du cerveau !  par Ed Welch.