Le portrait que Proverbes 31 brosse de la femme et mère idéale inclut un aperçu de sa fonction d’enseignante dans son foyer. Le passage décrit cette fonction par des termes tirés du vocabulaire de la littérature sapientiale à propos de l’enseignement. Tout d’abord, elle parle avec sagesse (hokhma), celle qu’enseigne le livre des Proverbes. Ensuite, elle a sur les lèvres des instructions (torah) aimables (hesed). Le mot «instructions» est le terme hébreu utilisé pour les cinq premiers livres de la Bible, souvent traduit par «loi». Il désigne l’activité pédagogique d’un scribe ou d’un sage. «Hesed» parle de l’amour caractéristique de relations fidèles. Toutes les traductions ne sont que des équivalents faibles. Cette femme instruit ce que nous pourrions appeler ses relations personnelles et en rapport avec les obligations impliquées. Elle instruit la maisonnée, aussi bien les hommes que les femmes, sur la manière de vivre conformément à l’enseignement de Dieu.
Le livre des Proverbes dépeint le mari et sa femme activement engagés dans l’instruction des enfants (Proverbes 1.8 ; Proverbes 6.20) et, à une époque où la maisonnée comprenait beaucoup de proches et d’ouvriers, cet enseignement s’adressait également à eux.
Instruire les enfants
Aujourd’hui, l’application se réduit à l’instruction que les parents dispensent à leurs enfants. Une partie de l’enseignement s’effectue à l’école et à l’église, mais la personnalité se forge dans le foyer. Notre but n’est pas seulement d’amener l’enfant à «bien se conduire» ; nous cherchons à le mettre en contact avec le Dieu vivant que nous connaissons nous-mêmes. Le modèle actuel qui tient les travailleurs à plein temps éloignés de longues heures de leur famille ne permet plus cette forme d’enseignement dans le cadre de relations intimes. Le principal gagne-pain de la famille, généralement le père, est absent du foyer une grande partie de la journée. C’est donc souvent la mère qui passe le plus de temps journellement avec les enfants. Elle a ainsi chaque jour l’occasion d’ouvrir «la bouche avec sagesse» et d’avoir «des instructions aimables sur sa langue».
L’enseignement religieux à la maison
Aujourd’hui, beaucoup estiment peut-être que l’enseignement religieux dispensé à la maison est moins important que celui donné dans le cadre de l’église. Or, faire connaître Dieu et sa Parole à la génération montante est probablement l’enseignement le plus important de tous, et sa pertinence dépasse les limites de la maison. Des enfants élevés selon la piété ont un impact sur la société dans son ensemble. Si l’église a l’ambition de donner naissance à une génération qui loue Dieu, elle doit s’appuyer principalement sur les parents capables d’enthousiasmer leurs enfants par leur vision élevée de Dieu, de les instruire par leur vie, leur exemple et leurs paroles. Quelle tristesse de voir certains passer des heures à préparer une bonne étude biblique pour l’église, mais consacrer si peu de temps pour instruire leurs propres enfants ! C’est pourquoi, dans la stratégie globale de l’église, il convient de considérer avec le plus grand sérieux le rôle éducatif des parents.
Cet article est tiré du livre : Le dessein de Dieu pour la femme de Sharon James
