L’Église primitive partage – Actes 2.44-46 (John MacArthur)

Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de coeur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés. (Actes 2.44-46)

Ils jouissent d’une unité pratique

En ces débuts de l’Église, avant que les conflits et les divisions ne l’affectent, tous ceux qui [croient sont] dans le même lieu. Ils jouissent non seulement d’une unité spirituelle, mais aussi d’une unité pratique. Le fait qu’ils [ont] tout en commun ne signifie pas, comme certains le pensent, qu’ils vivent en communauté. La première assemblée chrétienne n’est pas une commune, et le passage ne le suggère pas non plus. C’est la famille et non la communauté qui constitue l’unité sociale fondamentale dans le plan de Dieu.

Ce genre de partage pour combler les besoins des pèlerins pendant les grandes fêtes religieuses est à l’époque une tradition de longue date en Israël. Les auberges ne pouvant accommoder tous ceux qui affluent à Jérusalem pendant ces fêtes, les gens du peuple ouvrent leurs maisons et partagent leurs ressources avec les visiteurs. Beaucoup de membres de l’Église primitive ont compté parmi ces pèlerins, sauvés lors d’un séjour à Jérusalem pour la fête de la Pentecôte. Ils y demeurent maintenant pour participer à la nouvelle œuvre de Dieu. Pour ceux qui vivent dans la ville, partager avec eux est une simple question d’amour chrétien. De plus, certains membres de la communauté ont sans doute perdu leur gagne-pain à cause de leur profession de foi en Christ. Le reste de la communauté pourvoit donc à leurs besoins. D’autres sont des croyants pauvres, qui ont toujours besoin d’aide.

Ce n’est pas du communisme

Il est évident qu’il ne s’agit pas d’une forme de communisme, à cause du temps imparfait (dénotant une action passée continue) des verbes grecs traduits par vendaient et partageaient (voir 4.34). Les chrétiens n’ont jamais tout vendu et mis les recettes en commun. Un tel principe de vie chrétienne aurait obvié à la responsabilité de chaque croyant de donner selon l’incitation de l’Esprit (voir 1 Co 16.1,2). De plus, le verset 46 montre clairement que certaines personnes possèdent encore des maisons.

Ce qui se passe réellement, c’est qu’on vend des biens personnels selon les besoins de chacun. Cela témoigne d’une immense générosité, car les gens donnent non seulement leur argent liquide ou leurs biens actuels, mais aussi leur avenir en gestes d’amour sacrificiel à ceux qui sont dans le besoin. En outre, à partir des paroles qu’adressera Pierre à Ananias dans Actes 5.4, il est clair que ces ventes sont purement volontaires. Ananias et Saphira pécheront non pas en refusant de se départir de leurs biens, mais en mentant au Saint-Esprit. Finalement, ce modèle de ventes de propriétés ne sera pas reproduit dans aucune autre Église mentionnée dans le livre des Actes. Dans 2 Corinthiens 8.13 et 14, Paul décrit une générosité semblable envers les pauvres de Jérusalem.

Un partage plus que matériel

Le partage ne se limite pas aux biens matériels, mais inclut des biens spirituels ainsi que le ministère. Chaque jour, ils sont tous ensemble assidus au temple. Ils vont au Temple pour les heures de prière (voir 3.1) et, sans doute, pour témoigner. Ils sont en droit de continuer d’utiliser le Temple, puisque Jésus l’a réclamé comme la maison de son Père. Dans Actes 21.26, ils se réunissent encore dans le Temple et ils continueront probablement de le faire jusqu’à ce qu’il soit détruit en 70 apr. J.-C. En outre, l’hostilité des chefs juifs n’a pas encore atteint le point où les croyants seront exclus du Temple. L’expression tous ensemble désigne une fois de plus l’unité qui règne au sein de la première assemblée.

Cependant, les moments de communion fraternelle ne se limitent pas aux rencontres dans le Temple. Ils [rompent] également le pain dans les maisons, et [prennent] leur nourriture ensemble. L’expression [rompent] le pain désigne la communion, le fait qu’ils [prennent] leur nourriture ensemble lors de l’agape qui accompagne le repas du Seigneur. Ils pratiquent les principes établis par Pierre : « Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmures » (1 Pi 4.9), et par Paul : « dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins, afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres, en sorte qu’il y ait égalité, selon qu’il est écrit : Celui qui avait ramassé beaucoup n’avait rien de trop, et celui qui avait ramassé peu n’en manquait pas » (2 Co 8.14,15). L’apôtre Jean donne le commandement suivant à tous les croyants :

Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité (1 Jn 3.16-18).


Cet article est tiré du livre : Actes, 1-12 – John MacArthur de John MacArthur