Le Rédempteur s’élèvera (Dan G. McCartney)

Dans Job 13.15, Job affirme une chose remarquable : « Même s’il voulait me tuer, je m’attendrais à lui. » Comment Job pouvait-il espérer en Dieu s’il le tuait? Pourquoi faire confiance à un Dieu qui fait du mal? À quoi cela sert-il d’avoir espéré en Dieu si on est mort? La raison pour laquelle Job pouvait déclarer une telle chose se trouve dans Job 19.25-27, où il donne un merveilleux témoignage de son espoir pour l’avenir :

Mais je sais que mon rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la terre, après que ma peau aura été détruite; moi-même en personne, je contemplerai Dieu. C’est lui que moi je contemplerai, que mes yeux verront, et non quelqu’un d’autre; mon cœur languit au-dedans de moi.

C’est vraiment un passage extraordinaire, puisque Job décrit Dieu au chapitre 19 comme son ennemi (Job 19.10-12) :

Il me renverse de toutes parts, et je m’en vais;
Il a arraché mon espérance comme un arbre.
Sa colère s’est enflammée contre moi,
Il m’a considéré comme (l’un de) ses adversaires.
Ses troupes surviennent ensemble,
Elles se sont frayé leur chemin jusqu’à moi,
Elles ont établi leurs camps autour de ma tente.

Job s’attend à un rédempteur

Et pourtant, il s’attend à la justice. Il s’attend à un go’el, un parent rédempteur, qui le justifiera devant Dieu à la fin. Il est sage d’user de prudence concernant ce que Job comprenait vraiment, et il est particulièrement difficile de savoir exactement ce que ce passage signifie, mais Job semble au moins savoir qu’un Médiateur-Avocat s’interposerait entre lui et Dieu. Plus tôt, dans 9.33-34, Job s’était écrié :

S’il existait entre nous un arbitre pour poser sa main sur nous deux, il écarterait de moi la cravache de Dieu, et sa terreur ne m’épouvanterait plus. (TOB)

Et maintenant au chapitre 19, il déclare sa confiance qu’un tel Médiateur existe. D’habitude, un défenseur de la sorte, ou go’el, est un parent proche. Le livre de Ruth raconte l’histoire du parent de Noémi, Booz, qui a agi en tant que go’el pour Noémi et Ruth. Malgré le prix à payer, Booz est intervenu pour secourir ses parentes de la misère, et assurer leur succession. Job, au milieu de ses souffrances, peut-il apercevoir Jésus, le grand frère/Rédempteur, qui se tiendra à la fin des temps comme Avocat de Job devant Dieu? Quoi qu’il en soit, il est évident qu’il a l’assurance d’être justifié un jour et que même si elle a lieu après sa mort, il sera témoin de sa justification (voir aussi Job 23.10). Peut-être même que puisque le go’el des opprimés et des affligés est Dieu lui-même (Proverbes 23.11; Jérémie 50.34; Psaumes 119.154), Job savait que Dieu serait en quelque sorte l’Avocat qui plaiderait la cause de Job devant lui-même, bien que nous sachions maintenant que Dieu le Fils vit pour intercéder en notre faveur devant Dieu le Père (Hébreux 7.25).

Quoi qu’il en soit, cette justification, ce rétablissement, se produirait après que Job ait fait cette belle confession. Au moment de la souffrance, l’affliction est vraiment pénible pour quiconque, même pour quelqu’un de « patient » comme Job. La nouvelle version Segond révisée (Colombe) traduit la dernière ligne du verset 27 ainsi : « mon cœur languit au-dedans de moi », ce qui ne transmet pas tout à fait la force émotionnelle de l’original, qui ressemble davantage à ceci : « Mes émotions sont complètement anéanties à ce sujet » [traduction libre]. Job ne pouvait pas aisément attendre la solution de Dieu avec patience. Et nous ne devrions pas être surpris si nous ne parvenons pas à rester paisibles nous non plus.


Cet article est tiré du livre : Pourquoi faut-il souffrir? de Dan G. McCartney.