Le prix de notre union à Christ (Sinclair Ferguson)

Les implications de cette vérité ont une très grande portée. L’union avec Christ consiste à prendre part avec Christ et en lui, ce qui requiert notre engagement envers lui, principalement en tant que Seigneur crucifié et ressuscité. Durant son propre ministère, c’était l’élément central de sa prédication. Si quelqu’un veut être son disciple, il doit prendre sa croix quotidiennement et le suivre (Matthieu 16.24; Marc 8.34; Luc 9.23). Dietrich Bonhoeffer, le théologien néo-orthodoxe, l’exprimait avec éloquence.

La croix est posée sur tous les chrétiens. La première souffrance de Christ que tout chrétien doit subir est l’appel à abandonner ses attachements à ce monde. C’est cette mort du vieil homme qui résulte de sa rencontre avec Christ. Lorsque nous nous engageons dans la vie de disciple, nous nous abandonnons à Christ dans l’union à sa mort : nous donnons nos vies à la mort. Ainsi commence cette vie : la croix n’est pas la fin terrible d’une vie vécue dans la crainte de Dieu et la joie, mais elle vient à notre rencontre dès le début de notre communion avec Christ. Quand Christ appelle un homme, il l’invite à venir mourir1 .

En d’autres mots, le privilège d’être unis à un Christ ressuscité et monté au ciel, qui répand sur nous la multitude de bénédictions spirituelles dont nous jouissons, vient à une condition. On ne peut l’obtenir sans appartenir au Christ crucifié et sans la mort à soi-même et au monde à laquelle nous prenons part avec lui. C’est ce que Paul atteste lorsqu’il mentionne trois éléments à propos de la croix. Sur elle, Jésus a été crucifié. Par elle, le monde est crucifié pour nous. À cause d’elle, nous sommes crucifiés pour le monde (Galates  6.14).

Par cette union nous portons des fruits

Ce n’est qu’en explorant les profondeurs de cette communion avec Christ que nos vies portent du fruit spirituel. C’est ainsi que Paul décrivait sa participation aux souffrances de Jésus : il était pressé, désemparé, persécuté et abattu (2 Corinthiens 4.8, 9). Pour quelle raison? « Nous portons toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste aussi dans notre chair mortelle. Ainsi la mort agit en nous, mais la vie en vous » (2 Corinthiens 4.10-12). C’est par de tels moyens que Paul connaissait la puissance de la résurrection de Christ et prenait part à la communion de ses souffrances (Philippiens 3.10).

  1. Bonhoeffer, Dietrich, The Cost of Discipleship, Londres, S.C.M. Prress,195, p. 70. Traduction libre.

Cet article est tiré du livre : La vie chrétienne de Sinclair Ferguson