Le genre et le mariage (John MacArthur)

L’homme et la femme ont été créés pour nouer des relations, pas pour vivre dans l’isolement. Portant un regard sur l’homme nouvellement créé, Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui » (Ge 2.18). Dieu a donc créé une « aide » (en hébreu ‘ezer) pour assister Adam. Les autres créatures étaient remarquables, mais elles ne convenaient pas à l’homme. Le désir d’une compagnie humaine n’est donc pas une décision fautive après-coup, une conséquence de la chute. Adam n’avait pas tort de désirer une présence humaine à ses côtés ; cette présence ne portait pas atteinte à la relation de l’homme avec Dieu. Dieu voulait que les êtres humains aient des relations et il les a créés dans ce but.

Après avoir créé la femme à partir de la côte d’Adam, Dieu lui présenta cette nouvelle créature et l’homme s’exclama :

Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme (Ge 2.23).

La femme est ce qui manque à l’homme

Adam comprit immédiatement que la femme était la compagne qu’il lui fallait. Elle complétait ce qui lui manquait. Cette femme lui ressemblait, car elle était « os de mes os » et « chair de ma chair ». Elle était pourtant différente. Elle était destinée à le compléter et à épanouir sa vie. Sa féminité était un complément à sa masculinité. Il l’appela « femme » parce qu’elle avait été tirée de l’homme.

Genèse 2.24 résume alors l’intention de Dieu pour l’homme et la femme : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. » La relation conjugale implique la séparation avec père et mère pour devenir « une seule chair » dans le mariage. Le terme traduit par « quitter » (en hébreu, ‘azab) est fort et signifie « abandonner », « délaisser ». De même, le vocable traduit par « s’attacher » (en hébreu, dabaq) évoque un « puissant attachement et dévouement personnels ». Le terme sera utilisé plus tard pour décrire comment Israël devra manifester son attachement à Dieu : « Mais attachez-vous [dabaq] à l’Éternel, votre Dieu » (Jos 23.8). Cet attachement conjugal aboutit à la fusion en « une seule chair ».

Cette unité englobe évidemment l’union sexuelle qui fait vraiment des deux conjoints une seule chair, ainsi que les enfants qui naissent des deux parents. Mais elle va aussi bien au-delà et comprend la dépendance mutuelle dans tous les domaines de la vie. Unité et intimité doivent imprégner la relation entre le mari et sa femme.

Le mariage, une institution de la grâce de Dieu

Le mariage est une institution de la grâce et de la bonté de Dieu. Elle se veut une bénédiction. Pierre l’appelle « la grâce de la vie » (1 Pi 3.7). Ailleurs il est dit : « Celui qui trouve une femme trouve le bonheur ; c’est une grâce qu’il obtient de l’Éternel » (Pr 18.22). Dans Matthieu 19.4-6, Jésus réaffirme l’union en une seule chair de l’homme et de la femme dans le mariage. Paul ajoute, compte tenu de l’immoralité sexuelle : « Toutefois, pour éviter la débauche, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari » (1 Co 7.2). En fin de compte, le mariage renvoie à la relation de Christ avec l’Église : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église » (Ép 5.31,32).

Le mariage devrait illustrer la relation d’amour entre Christ et son Église, le mari aimant sa femme comme Christ aime l’Église, et la femme répondant à l’amour de son mari comme l’Église répond à Christ (Ép 5.22-33). Bien que le mariage ait été soumis à la malédiction après la chute, les chrétiens devraient, sous le contrôle du Saint-Esprit, vivre des mariages paisibles, créatifs et épanouissants. Les croyants ne doivent épouser que des croyants (1 Co 7.29 ; 2 Co 6.14).

Le mariage n’obéit qu’à une seule définition et elle est sanctionnée par Dieu : l’union d’un homme et d’une femme (Ge 2.23,24). Le mariage devrait être une alliance publique, formelle et officielle entre un homme et une femme. Une cohabitation conjugale prolongée ne vaut pas le mariage et ne le remplace pas (Jn 4.18). Lorsqu’un mariage a été conclu avant que l’un ou les deux conjoints deviennent croyants, ils doivent respecter leur alliance et rester mariés (1 Co 7.24).


Cet article est tiré du livre : Théologie systématique de John MacArthur.