L’assurance de l’élection – 1 Pierre 1.1-2 (John MacArthur)

Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants, et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ: Que la grâce et la paix vous soient multipliées! (1 Pierre 1.1-2)

Une autre composante, à la fois importante et pratique, de l’élection est l’assurance du croyant. Cet élément est affirmé dans le passage précité (Jn 6.37-40) où Jésus dit qu’il ne rejettera pas, ou ne perdra pas, ceux qui, d’une manière sincère, se confient en lui, mais qu’il les ressuscitera au dernier jour. Dieu souligne cette garantie en affirmant que les élus sont sous l’aspersion du sang de Jésus-Christ. La métaphore de Pierre se réfère aux moments où, dans l’Ancien Testament le peuple d’Israël reçoit l’aspersion du sang des sacrifices. Cet événement est si significatif que l’épître aux Hébreux y fait référence par deux fois, la première d’une façon spécifique et la seconde par allusion (Hé 9.19,20 ; 12.24). Le passage suivant, tiré du livre de l’Exode, nous raconte cette histoire remarquable :

Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles de l’Éternel et toutes les lois. Le peuple entier répondit d’une même voix : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit. Moïse écrivit toutes les paroles de l’Éternel. Puis il se leva de bon matin ; il bâtit un autel au pied de la montagne, et dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël. Il envoya des jeunes hommes, enfants d’Israël, pour offrir à l’Éternel des holocaustes, et immoler des taureaux en sacrifices d’actions de grâces. Moïse prit la moitié du sang, qu’il mit dans des bassins, et il répandit l’autre moitié sur l’autel. Il prit le livre de l’alliance, et le lut en présence du peuple ; ils dirent : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit, et nous obéirons. Moïse prit le sang, et il le répandit sur le peuple, en disant : Voici le sang de l’alliance que l’Éternel a faite avec vous selon toutes ces paroles. (Ex 24.3-8)

L’alliance mosaïque

Moïse, tout juste de retour du mont Sinaï, vient de faire au peuple un rapport oral de la loi divine dont il est le dépositaire. Selon le texte, les Hébreux réagissent fidèlement en jurant d’obéir à tout ce que Dieu exige d’eux. C’est là le point de départ de l’alliance entre Dieu et son peuple (voir Ex 19.3–20.17). Sous l’inspiration de l’esprit, Moïse consigne par écrit toutes les paroles de la Loi qu’il vient d’énoncer. Au petit matin, une fois ce travail terminé et dans le but de sceller symboliquement l’alliance entre Dieu et le peuple, il érige au pied de la montagne un autel représentant l’implication de la nation tout entière. Cet autel consiste en douze piles de pierres, une pour chacune des douze tribus. Afin de donner au peuple des occasions supplémentaires d’exprimer leur détermination d’obéir à la Loi, Moïse offre de jeunes taureaux en holocauste et en sacrifice d’action de grâce. Il recueille la moitié du sang des animaux sacrifiés dans de grands récipients et répand l’autre moitié sur l’autel.

Ensuite il lit les paroles de la Loi qu’il a mise par écrit la nuit précédente, puis il fait jurer obéissance au peuple avant de l’asperger avec le sang des bassins pour officialiser visuellement et d’une façon cérémonielle leur promesse d’obéissance et leur serment. Le sang versé constitue la preuve tangible que les deux parties se sont liées par une alliance qui les engage (voir Ge 15.9-18 ; Jé 34.18,19). Israël a fait envers Dieu une promesse d’alliance scellée par un sacrifice. Le sang répandu sur l’autel représente l’engagement de Dieu à révéler sa Loi, tandis que le sang répandu sur le peuple représente l’engagement de ce dernier à y obéir.

La Nouvelle Alliance

Le Saint-Esprit fait la comparaison entre la promesse précédente et l’alliance par la foi salutaire en Jésus-Christ qui implique elle aussi un engagement d’obéissance à la Parole du Seigneur. Lorsque les croyants placent leur confiance dans le sacrifice expiatoire de Christ, ils ne font pas que se mettre simplement au bénéfice de sa mort pour eux, ils se soumettent également à son autorité souveraine (voir Mt 7.24-27 ; 1 Th 1.9 ; 2.13 ; Ja 1.21-23). Le sang de Christ, répandu à la croix, constitue le sceau de cette alliance. En fait, la nuit précédant sa mort, en instituant la Cène, Jésus fait écho aux paroles de Moïse dans Exode 24.8 :

Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés » (Mt 26.27,28). La promesse que le Seigneur vient racheter les pécheurs et que ceux-ci répondent à ce rachat en gardant sa Parole est inhérente à la Nouvelle Alliance.

Une alliance d’obéissance

Pierre déclare que lorsque les croyants se placent spirituellement sous l’aspersion du sang de Jésus-Christ, ils concluent une alliance d’obéissance. Des années auparavant, en répondant aux chefs religieux juifs, Pierre et les autres apôtres se réfèrent à la vérité de l’obéissance :

Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint-Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent  (Ac 5.31,32).

Pour résumer l’analogie utilisée dans l’Ancien Testament : Le sang répandu sur l’autel symbolise l’engagement pris par Dieu de pardonner (engagement pleinement accompli par la mort sacrificielle de Christ), tandis que le sang dont on asperge le peuple symbolise l’intention de ce dernier d’obéir à la loi de Dieu (intention véritablement réalisée quand les chrétiens marchent dans l’Esprit et obéissent à la Parole).

Le sujet de la soumission est clairement présenté dans la première épître de Jean :

Si nous gardons ses commandements, nous savons par cela que nous l’avons connu. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui. Mais l’amour de Dieu est véritablement parfait en celui qui garde sa parole : par cela nous savons que nous sommes en lui. Celui qui dit qu’il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même (1 Jn 2.3-6)

Comme toute médaille a son avers et son revers, la Nouvelle Alliance est aussi salut et obéissance. En vertu de l’élection divine, les enfants de Dieu sont sauvés du péché et reçoivent le désir d’obéir au Seigneur tandis que celui-ci leur promet le pardon au cas où ils failliraient. Le sang de Jésus qui a scellé la Nouvelle Alliance, continue de purifier les péchés des croyants lorsque ceux-ci désobéissent. (voir Hé 7.25 ; 9.11-15 ; 10.12-18 ; 1 Jn 1.7).


Cet article est tiré du livre : 1 Pierre – John MacArthur de John MacArthur