La tentation est asservie au bien de ceux qui aiment Dieu (Thomas Watson)

La Bible appelle Satan le «tentateur» (Marc 4:15). Il ne cesse de poser des embuscades et de tenter sans relâche un croyant ou un autre. Le diable a ses propres sentiers et il les emprunte chaque jour.

Il n’est pas encore entièrement plongé dans l’abîme. Comme un prisonnier peut sortir sous caution, il rôde avec
l’intention de tenter les saints de Dieu. Ses activités forment une grande partie de ce que l’enfant de Dieu doit endurer comme souffrances. Examinons donc trois choses concernant les tentations de Satan.

La méthode de sa tentation

Remarquons pour commencer la violence avec laquelle il agit. Il est le grand dragon. Il fait tous ses efforts pour assaillir et investir la citadelle du coeur, pour lancer des pensées de blasphème, pour tenter l’homme à nier l’existence de Dieu. Ce sont les traits enflammés qu’il décoche et par lesquels il cherche à exacerber les passions du coeur. Notons aussi la duplicité de ses tentations. Il est le serpent ancien. Il utilise cinq subterfuges.

1. Il prend en compte le tempérament de la personne et sa constitution afin de présenter des appâts appropriés.

Comme le cultivateur, il sait quelle est la meilleure semence pour tel ou tel sol. Satan ne tente pas sans se référer à la disposition et au tempérament naturels. C’est sa manière d’agir. Il va dans le sens du vent et des courants qu’il rencontre. Il voit dans quel sens le courant du coeur s’écoule, et il fait correspondre le vent de la tentation. Bien qu’il ne puisse pas connaître les pensées des hommes, il sait quel est leur tempérament et place ses appâts de manière appropriée. Il tente l’homme ambitieux avec les honneurs, par exemple, et l’homme sensuel par ce qui lui frappe le regard.

2. Satan cherche le meilleur moment pour tenter, comme un pêcheur habile lance sa ligne quand le poisson mordra le mieux.

Il tente habituellement juste après que nous avons participé à une ordonnance ou un sacrement. La raison pour cela est qu’il pense nous trouver dans la plus grande sécurité. Nous avons tendance à penser que tout est fait après que nous avons fait notre devoir, et nous nous relâchons, écartant le zèle et la rigueur dont nous faisons preuve à d’autres moments.

Nous sommes comme le soldat après le combat, qui ôte son armure parce qu’il est assuré de ne plus avoir d’ennemis. Satan attend le moment où nous nous y attendons le moins, et il décoche les flèches de sa tentation.

3. Il se sert de nos proches et attaque par le truchement de nos bien-aimés.

Il lança une tentation contre Job au moyen de sa femme. «Tu demeures ferme dans ton intégrité ! Maudis Dieu,
et meurs !» (2:9) La conjointe chérie devient l’instrument de Satan pour nous tenter.

4. Satan tente aussi au moyen de personnes de bien, donnant ainsi du poison dans une coupe en or.

Il employa Pierre pour tenter le Seigneur Jésus en cherchant à le dissuader de souffrir. «À Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas» (Matthieu 16:22). Qui aurait pensé entendre le diable s’exprimer par la bouche d’un apôtre ?

5. Satan tente à pécher sous couvert de la religion.

Il faut se méfier de lui au plus haut point quand il se déguise en ange de lumière. Il s’approcha de Christ avec l’Écriture à la bouche : «Il est écrit… » Le diable cache son hameçon sous l’appât de la religion. Il a tenté plus d’un homme à la convoitise et au vol par l’excuse de pourvoir pour sa famille.

Il a même tenté certains à s’ôter la vie afin de ne pas pécher davantage contre Dieu. Il les attire donc vers le péché sous le prétexte de ne plus pécher ! Tels sont certains de ses stratagèmes dans la tentation.

Cet article est tiré du livre : Consolations divines de Thomas Watson