La seule raison de la souffrance de Christ (R.C. Sproul)

Quand Jésus s’est mis à prier dans le jardin de Gethsémané, la tristesse et les angoisses ont envahi son esprit. Il agonisait. Sa douloureuse passion, qui constituait le point central de sa vocation divine, son appel, était presque à son apogée. Dieu n’a jamais appelé qui que ce soit à souffrir davantage que son Fils unique.

Notre Sauveur était un Homme de douleur. Il nous a précédés dans le territoire inconnu de l’affliction et de la mort. Il est allé là où personne n’est appelé à aller. Son Père lui a donné une coupe à boire qui ne touchera jamais nos lèvres. Dieu ne nous demandera pas de vivre quoi que ce soit de comparable aux angoisses que Christ a prises sur lui. Où que Dieu nous appelle à aller, quoi qu’il nous demande de supporter, nous serons encore très loin de vivre ce que Jésus a vécu.

Depuis le début de son ministère, Jésus était conscient de la mission qui lui incombait. Il se savait condamné à mort. Sa « maladie » était en phase terminale. Sur la croix, le Père lui a infligé non pas une, mais toutes les maladies en phase terminale. Bien entendu, cela ne veut pas dire que Jésus ait reçu un rapport de biopsie positif ni qu’un médecin lui ait diagnostiqué une lèpre à un stade avancé. Il est allé à la mort sans présenter de symptômes d’une quelconque maladie connue. En réalité, la douleur cumulative de toutes les maladies lui a été infligée. Il a porté dans son corps les ravages de tous les maux, de toutes les maladies et de toutes les souffrances de l’humanité.

Il a souffert pour nous sauver

Jésus a souffert à ce point parce que le mal est omniprésent dans le monde. Dieu lui a fait subir toutes les conséquences de chaque péché de chacun de ses enfants. Il avait pour vocation de porter cet effroyable fardeau, et pour mission de porter l’entièreté de cette douleur et de cette maladie. Or, l’ampleur de cette horreur dépasse l’entendement. Jésus la comprenait toutefois parce qu’elle était sienne.

Il a supporté sa souffrance afin de racheter son peuple. Ceux qu’il a rachetés ne sont pas délivrés pour autant de toute souffrance et de tout malheur. En effet, comme nous le verrons, nous, son peuple, sommes appelés à avoir part à ses souffrances.


Cet article est adapté du livre : « Surpris par la souffrance » de R.C. Sproul