La seule joie que nous ne perdons jamais : la raison pour laquelle le bonheur n’est pas optionnel (Marshall Segal)

Si vous n’éprouvez de la joie que lors de vos meilleurs jours, vous n’avez pas encore goûté à la meilleure joie. Nous avons tendance à considérer la joie comme un sentiment léger et éphémère qui va et vient quand la vie le permet. Mais la meilleure joie est assez forte pour les réalités de la vie, toutes les réalités de la vie.

Nous avons aussi tendance à considérer la joie comme une option, comme une cerise sur le gâteau de la marche à la suite de Christ. Certains chrétiens ont la chance d’être heureux, pense-t-on, souhaitant faire partie de la poignée de ceux qui jouissent de ce bonheur. Pourtant, l’apôtre Paul dit, clairement et sans détour :

Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! Je le répète : réjouissez-vous ! (Philippiens 4.4)

En Christ, nous n’avons jamais à être sans véritable bonheur

Oh ce toujours : tout à la fois si grandiose et si troublant. Grandiose parce que cela signifie que toujours doit être possible. Quelle nouvelle ! En Christ, nous n’avons jamais à être sans véritable bonheur. Et pourtant, c’est aussi si troublant à cause de la perte fréquente de notre sens de la joie, la joie que Dieu, à travers les Écritures, commande à son peuple.

Pourquoi Paul se répéterait-il ? « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! Je le répète : réjouissez-vous ! » Il savait à quel point des « joies de type toujours » seraient souvent difficiles. Il a écrit ces paroles, comme il l’a souvent fait, de prison (Philippiens 1.13). Pourtant, même dans la solitude et l’incertitude de la captivité, il avait trouvé un vrai bonheur. Il pouvait dire toujours parce qu’il avait tant souffert, et se réjouissait même dans ces endroits sombres, solitaires et douloureux.

Ne vous contentez jamais d’un Dieu qui ne peut pas vous satisfaire dans une cellule de prison. Si vous ne jouissez de Dieu que lorsque la vie vous semble bonne, suivez la joie de Paul avec moi à travers Philippiens vers quelque chose de plus précieux que l’or, même que de l’or fin, quelque chose de plus doux que le miel, et tout ce dont vous pourriez jouir dans cette vie.

Encore mieux que la vie

Si notre joie est enracinée dans le fait que notre vie semble bien aller, notre joie vacillera et s’estompera quand les épreuves viendront. Plus souvent que nous ne voulons l’admettre, notre joie est enracinée dans notre sentiment de sécurité, de confort, de réussite, d’approbation. Et donc, la vraie joie, la joie en tout temps, à propos de laquelle Paul écrit, peut nous sembler bien lointaine, voire étrangère.

Quand ses ennemis ont prêché Christ par jalousie et rivalité, voulant blesser Paul et saper son ministère (Philippiens 1.15-17), il s’est réveillé non pas avec colère, amertume ou rancune, mais avec joie :

« Qu’importe ? De toute manière, que ce soit pour de mauvaises raisons, que ce soit sincèrement, Christ est annoncé. Je m’en réjouis et je m’en réjouirai encore. » (Philippiens 1.18).

Une joie enracinée dans l’honneur et la gloire de Christ

Il faut plus que du courage humain pour se réjouir quand on est maltraité, surtout quand on est en prison où on ne peut se défendre.

Où était ancrée cette joie courageuse ? Il écrit dans les versets suivants :

Conformément à ma ferme attente et à mon espérance, je n’aurai honte de rien, mais maintenant comme toujours, la grandeur de Christ sera manifestée avec une pleine assurance dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort. En effet, Christ est ma vie et mourir représente un gain. (Philippiens 1.20-21)

Il pouvait avoir de la joie dans la vie ou dans la mort parce qu’il vivait et mourait pour Christ, et rien ni personne ne pouvait lui enlever Christ. Parce que sa foi, son espérance et sa joie étaient fermement enracinées dans l’honneur et la gloire de Christ, les pires choses qui pouvaient lui arriver ne pouvaient que le servir finalement (Romains 8.37). Connaître Christ avait même fait de la mort un ami.

Les prisons l’ont peut-être empêché de parler aux foules, mais elles n’ont fait qu’amplifier la joie qu’il prêchait. Les adversaires pouvaient rendre sa situation misérable, mais sa joie en Dieu engloutissait toute misère éphémère. Satan lui lança tout ce qu’on pouvait imaginer : fouetté, lapidé à mort, naufragé et échoué, en danger de la part de brigands, laissé sans nourriture et sans abri, souffrant du danger dans toutes les directions (2 Corinthiens 11.25-27). Et pourtant il s’est réjoui. Peu ont souffert comme cet homme, et peu ont souffert avec plus de joie.

Mieux que n’importe quelle autre joie

Pour avoir plus de joie dans la souffrance que dans la paix et le confort, nous devons vouloir Jésus plus que tout, y compris la paix et le confort.

Paul n’a pas choisi la joie en Christ parce qu’il ne pouvait trouver la joie nulle part ailleurs. Il avait goûté et apprécié la gloire du succès et de la popularité : l’Hébreu des Hébreux, le pharisien des pharisiens, le plus zélé, le plus irréprochable, le plus reconnu (Philippiens 3.5-6). Quand il a choisi de suivre Jésus, il a abandonné le genre de vie pour laquelle les autres mourraient, et il a abandonné cette vie pour plus de bonheur, pas moins.

Après avoir énuméré tout ce qu’il avait gagné et accompli, il dit :

Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à cause de Christ. Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. À cause de lui je me suis laissé dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ. (Philippiens 3.7-8)

Quand Paul trouva le trésor caché dans les champs de l’Écriture, sa perle de grand prix, la couleur de toutes les autres perles a soudain pâli. Il les vendit rapidement pour n’en avoir qu’un seul. Son amour pour le succès et l’attention du monde s’est fané et s’est effondré pour faire place à un amour nouveau et plus vibrant. Il a écrit :

« Je suis tiraillé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur. » (Philippiens 1.23).

En fin de compte, nous ne perdons pas le bonheur d’avoir Christ. Tout ce que nous échangeons (et nous échangeons de vraies joies pour suivre Christ), nous le recevons au centuple maintenant, « et dans l’âge à venir la vie éternelle » (Marc 10.30). La joie en Christ est de beaucoup meilleure que tout autre plaisir, accomplissement ou prix. Nous sommes idiots de préférer ce que nous avons apprécié avant de le connaître.

Comment garder votre joie

Comment garder la joie que nous avons trouvée en Dieu ? On ne peut pas, et on fera en sorte de ne pas être, tout seuls. Deux versets après avoir dit : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! Je le répète : réjouissez-vous ! » écrit Paul, « Ne vous inquiétez de rien » – tout ce qui pourrait entraver ou compromettre votre joie dans le Seigneur –

« mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ. » (Philippiens 4.6-7).

Nous préservons la joie que nous avons en Dieu en demandant à Dieu de la garder

Nous prions. Toute joie que nous avons en Christ sera perpétuellement attaquée, par Satan, par le péché et la tentation, par la souffrance, par la vie dans un monde encore asservi à la corruption (Romains 8.21). Nous avons besoin de quelqu’un de plus fort que toutes ces forces combinées pour garder ce que nous avons trouvé en Dieu. Nous avons besoin de Dieu lui-même pour garder notre bonheur en Dieu.

Une attitude de reconnaissance

Nous prions, mais pas n’importe quelle prière. « Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. » Le genre de prière qui contrecarre l’anxiété et renforce la joie se poursuit dans la reconnaissance. Paul réunit ces trois éléments – la joie, la reconnaissance et la prière – dans une autre lettre :

« Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse, exprimez votre reconnaissance en toute circonstance, car c’est la volonté de Dieu pour vous en Jésus-Christ. » (1 Thessaloniciens 5.16-18).

Un moyen sûr de combattre les ennemis de notre joie est de rendre grâce à Dieu sans relâche pour toutes les grâces, grandes et petites, de notre vie.

Quand le diable complote pour gâcher votre joie – et il le fera de plus de façon que vous ne pouvez le prévoir ou l’imaginer – souvenez-vous de cela :

« Le Seigneur est proche » (Philippiens 4.5).

Il est proche de ceux qui se réjouissent en lui, nous apportant une paix indescriptible au milieu des épreuves auxquelles nous sommes confrontés. Son retour est aussi proche, quand il délivrera tous ses enfants de toute forme de douleur et de souffrance, et quand il punira tous ceux qui ont rejeté son Fils et affligé ses disciples. Ce jour-là, tout et tous ceux qui ont rendu les chrétiens misérables arriveront à une fin terrible.

Alors, prenez courage, attendez encore un peu, rendez grâce pour le bien que vous pouvez voir maintenant, et priez pour que Dieu vous garde jusqu’à ce que la joie vienne enfin dans son intégralité (Psaumes 16.11).

Trouver des « joies de type toujours »

Pour le chrétien, la joie en Dieu n’est pas optionnelle. Ce n’est pas du glaçage que seuls certains peuvent savourer. Elle est centrale et essentielle. Nous ne pouvons glorifier Dieu comme nous le devrions si nos âmes ne sont pas satisfaites en lui. Mais nous devons tous apprendre le secret de la joie éternelle. Aucun d’entre nous n’est né, ou même né de nouveau, avec cette sagesse.

L’apôtre lui-même dit :

« J’ai *appris* à être satisfait de ma situation » (Philippiens 4.11).

La joie en Dieu est une quête et une discipline pour la vie

La joie en Dieu n’est pas simplement un interrupteur qui a été allumé dès le moment où nous avons placé notre confiance en Jésus ; la joie en Dieu est une quête et une discipline pour la vie. Nous apprenons, au fil des mois, des années et des décennies, comment nous réjouir dans le Seigneur. La fleur germe quand nous sommes sauvés, mais elle mûrit, grandit et fleurit avec le temps, tandis que ses racines deviennent plus profondes, plus larges et plus fortes.

« Je sais vivre dans la pauvreté et je sais vivre dans l’abondance. Partout et en toutes circonstances j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans le besoin. Je peux tout par celui qui me fortifie » (Philippiens 4.11-13).

Le secret de sa satisfaction était sa joie inébranlable en Christ (Philippiens 3.8 ; 4.4, 10). Et ce n’était pas seulement son secret pour se satisfaire dans la faim et le besoin, mais aussi dans la richesse et l’abondance. John Piper dit (à propos de ces versets – https://www.desiringgod.org/articles/what-is-the-secret-of-joy-in-suffering) :

Quand nous avons peu et que nous avons perdu beaucoup, Christ vient et se révèle comme plus précieux que ce que nous avons perdu. Et quand nous avons beaucoup et que nous débordons en abondance, Christ vient et il montre qu’il est de loin supérieur à tout ce que nous avons.

Alors, réjouissez-vous toujours dans le Seigneur. Encore une fois, je le répète, réjouissez-vous. Ne croyez pas au mensonge selon lequel la joie ne viendra que lorsque les nuages de votre vie se dissiperont enfin et que le soleil brillera. Ne vous contentez pas d’une religion ou d’un dieu qui ne peut promettre la joie même dans les jours les plus sombres et les plus difficiles. Si vous vous réjouissez dans le Seigneur, vous n’aurez plus jamais à être sans vrai bonheur.


Traduit de l’anglais par Timothée Davi avec permission.