La sanctification : active ou passive ? (John MacArthur)

La question qui se pose est la suivante : comment éviter les dangers de l’hypocrisie et vivre une vie pieuse caractérisée par l’intégrité ? Dieu nous a-t-il laissé de quelconques instructions sur la manière de nous préserver contre ce mal ? Absolument ! Deux courts versets nous fournissent l’équilibre nécessaire pour éviter l’hypocrisie et vivre une vie intègre : « Ainsi mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, mettez en œuvre votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent ; car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Ph 2.12,13).

Sous l’inspiration du Saint-Esprit, l’apôtre Paul nous offre le fondement parfait pour vivre une vie marquée par la justice, libre de toute hypocrisie et caractérisée par l’intégrité et un humble service. Son exhortation aux Philippiens suggère un équilibre idéal entre deux points de vue sur la sanctification. Selon certains, il incombe à Dieu de nous rendre parfaits. D’autres affirment que notre croissance dans la sanctification repose entièrement sur nos propres efforts. Ces deux points de vue sont connus sous les noms de quiétisme et de piétisme.

Le quiétisme

Le nom quiétisme vient de l’idée qu’un croyant doit demeurer tranquille ou spirituellement passif en ce qui concerne sa sanctification. Le slogan du quiétisme pourrait être : « Lâche prise, et laisse Dieu agir. » Cette devise est une façon populaire de dire que tout effort de notre part est un obstacle au processus de sanctification. Nous devons nous pousser du chemin pour laisser Dieu nous donner une vie de victoire sur le péché.

Les défenseurs du quiétisme font souvent référence à Galates 2.20 et citent une phrase hors de son contexte : « ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ ». Ainsi, ils laissent clairement entendre que la vie chrétienne est faite de foi et de confiance passives, ne laissant ainsi aucune place pour la vigilance et les efforts de la part du croyant. Toutefois, si nous lisons Galates 2.20 dans sa totalité, nous remarquons qu’il y a un équilibre entre notre rôle et celui de Dieu dans la sanctification : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » Nous vivons dans la chair, et pourtant Christ vit en nous par la foi.

Le piétisme

Le point de vue opposé sur la sanctification prétend que notre perfection spirituelle ne dépend que de nous. Cette position traditionnellement appelée piétisme a découlé du mouvement évangélique allemand du xviiie siècle en réaction à la fin de l’orthodoxie de l’Église luthérienne d’État. Le piétisme a de bons côtés. Il met l’accent sur la prière, l’étude de la Bible, la pratique d’œuvres bonnes et la discipline personnelle – mais a tendance à se déséquilibrer en accordant trop d’importance à l’effort personnel.

Ceux qui adhèrent au piétisme croient que les chrétiens doivent continuellement mettre toute leur énergie dans la recherche de la piété. Ses partisans mettent l’emphase sur des versets tels que 2 Corinthiens 7.1 : « Purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. » Ils déclarent qu’une telle purification est une tâche qui nous incombe entièrement. Insister si lourdement sur l’importance de l’effort spirituel et se répéter constamment que la foi salvatrice doit conduire à l’accomplissement d’œuvres mène à l’une ou l’autre de ces deux réponses malsaines : si nos efforts sont concluants, nous expérimenterons un sentiment charnel d’orgueil pour ces accomplissements, et si nous échouons, nous désespèrerons, car il n’y a plus personne vers qui nous tourner pour nous aider, puisque Dieu ne fait pas partie de l’équation.

La Parole de Dieu ne soutient ni l’un ni l’autre de ces points de vue. Elle apporte au contraire un équilibre entre les excès du quiétisme et du piétisme.


Cet article est tiré du livre : « La puissance de l’intégrité » de John MacArthur