La pertinence de la résurrection

Catéchisme de Heidelberg – Dix-septième dimanche

  1. Quel profit nous revient-il de la résurrection du Christ ?
    D’abord, puisqu’il a vaincu la mort par sa résurrection, nous pouvons participer à la justice qu’il nous a acquise par sa mort ; ensuite, par sa puissance, nous sommes nous aussi, dès maintenant, ressuscités pour une vie nouvelle ; et enfin, en la résurrection du Christ, nous avons un gage certain de notre glorieuse résurrection.

La pertinence de la résurrection

Dans l’histoire, aucun événement n’a été aussi important que la résurrection du Fils de Dieu. Notez bien le mot histoire dans cette dernière phrase. Le christianisme est une religion historique. Nous croyons et nous proclamons certains événements qui se sont produits – qui se sont réellement produits, comme tout le monde comprend que les choses se produisent en général, à l’exception des fous et des spécialistes du Nouveau Testament. Pâques, ce n’est pas Jésus qui continue de vivre à travers ses enseignements ou l’expérience de Jésus venant à la vie à travers ses disciples. Pâques, c’est un Galiléen divin, dont le cœur a de nouveau pompé du sang, dont les poumons se sont de nouveau remplis d’oxygène et dont les synapses ont commencé à se réactiver.

J. Gresham Machen demande : « En l’espace de quelques jours, qu’est-ce qui a transformé une bande de pleureurs en conquérants spirituels du monde ? Ce n’est pas le souvenir de la vie de Jésus ; ce n’est pas l’inspiration provoquée par les contacts antérieurs avec lui. C’est le message, “il est ressuscité”. Ce seul message donne aux disciples un Sauveur vivant ; et lui seul peut nous donner un Sauveur vivant aujourd’hui . » Si le Jésus historique est autre chose que le Jésus qui est mort pour les péchés, a été enseveli et est ressuscité, il est alors un raté et un imposteur et nous nous fourvoyons en lui accordant notre dévotion.

Réécrire l’histoire est une erreur que certains commettent, mais pour la plupart des pratiquants, le plus grand problème consiste dans l’ignorance des implications de la résurrection. La plupart d’entre nous peuvent chanter avec allégresse C’est aujourd’hui la victoire sans croiser les doigts ni avoir recours à des métaphores intérieures, mais beaucoup ne se demandent pas pourquoi c’est une bonne nouvelle, à part le fait que Jésus vit et qu’en général on aime l’idée que les bonnes personnes ne restent pas mortes. Parfois, cette ignorance est à mettre sur le compte du prédicateur qui passe tellement de temps à défendre la résurrection contre les sceptiques et les opposants qu’il consacre trop peu de temps à se réjouir des profits qui sont les nôtres par notre Seigneur qui était autrefois mort, mais qui est aujourd’hui vivant. La réponse 45 avance trois brèves raisons pour lesquelles la résurrection du Fils de Dieu est une bonne nouvelle pour nous.

Premièrement, par sa résurrection Jésus-Christ a vaincu la mort pour nous faire participer à la justice qu’il nous a acquise par sa mort. 1 Corinthiens 15 montre clairement que si Jésus n’est pas ressuscité, notre « foi est vaine » et « [nous sommes] encore dans [nos] péchés » (v. 17). Pourquoi la résurrection, et pas uniquement la croix seule, est-elle nécessaire pour le pardon des péchés ? Parce que sans la résurrection rien n’a été vaincu – ni le péché, ni la mort, ni le diable. La résurrection de Jésus d’entre les morts atteste non seulement que Jésus est le Fils de Dieu (Ro 1.4), mais aussi que le don de sa vie constitue un sacrifice acceptable aux yeux de Dieu. Si Jésus n’était pas ressuscité, ce serait une indication pour nous que l’œuvre du salut n’est pas encore accomplie.
Inversement, le fait qu’il est ressuscité indique que la justice divine est satisfaite. La punition est terminée. Le mérite du Christ s’est montré digne. La dette a été payée. La mort a été vaincue. Le péché a été expié.

Imaginez que vous êtes l’un des six garçons d’une famille. Un jour, cinq d’entre vous quittent leur chambre en douce, pédalent jusqu’au magasin du coin, volent des feux d’artifice et des briquets, rentrent à la maison et commencent à tout faire exploser devant la maison. Comme vous êtes de méchants garnements sans cervelle, vous allumez des pétards alors que papa et maman sont à l’intérieur de la maison. Rapidement, les parents débarquent et vous êtes tous les cinq dans la mouise jusqu’au cou. Mais à ce moment-là, votre grand frère, qui était en train d’étudier les sinus et les cosinus dans sa chambre, vient à votre rescousse et propose d’être puni à votre place, même s’il n’a rien à voir avec votre crime. Alors, papa et maman l’envoient dans sa chambre et affirment clairement que même si vous êtes tous les cinq coupables et que votre grand frère est innocent, il va payer pour votre péché et mérite votre pardon en allant dans sa chambre.

Aussi longtemps que votre grand frère est dans sa chambre, vous ne vous sentez pas tiré d’affaire. Jusqu’à ce que la porte s’ouvre et que votre grand frère sorte de sa chambre, vous sentez que la punition est toujours en train d’être infligée. Vous ne savez pas si ce petit échange va vraiment marcher. Mais une fois que votre grand frère est libéré, vous vous réjouissez, parce que vous savez que désormais votre peine a été purgée et que papa et maman n’ont rien à vous reprocher. La chambre vide indique que la justice parentale est satisfaite.

La résurrection signifie que la mort de Jésus est suffisante – suffisante pour expier le péché, suffisante pour nous réconcilier avec Dieu, suffisante pour que nous puissions nous présenter saints dans la présence de Dieu. Jésus-Christ a gagné ; le péché, la mort et le diable ont perdu – voilà la bonne nouvelle du tombeau vide. La résurrection signifie que Jésus-Christ s’est montré juste devant le Père, afin que, par la foi, nous puissions désormais prendre part à sa justice.

Deuxièmement, nous sommes nous aussi, par la puissance de Jésus-Christ, déjà et maintenant ressuscités à une vie nouvelle. Notre espérance pour une vie nouvelle ne concerne pas seulement le futur ; il s’agit d’une réalité du présent. Dans le Nouveau Testament, l’expression « en Christ » apparaît des dizaines de fois. Cette courte expression témoigne de l’union glorieuse que les croyants possèdent avec Jésus-Christ par la foi. Nous sommes morts par la conformité à sa mort et nous sommes ressuscités par la conformité à sa résurrection à une vie nouvelle (Ro 6.5 11 ; Ép 2.5). Pourtant, cette vie nouvelle n’est pas aussi bonne qu’elle le sera à l’avenir.

Le troisième profit de la résurrection du Christ est qu’elle garantit notre glorieuse résurrection à venir. La résurrection du Christ constitue les prémices d’une « moisson de résurrection » future (1 Co 15.23). Il n’est pas difficile de se représenter des femmes, comme celles qui se précipitent du tombeau vide pour rapporter aux disciples que Jésus n’est plus mort, rentrer des champs et annoncer la bonne nouvelle du premier épi de blé mûr fraîchement cueilli et anticipant la suite d’une abondante récolte très proche. Pâques confirme que nous allons avoir de nouveaux corps. Personne ne sait exactement de quelle manière Dieu va assembler nos molécules à partir de la mer et du sol, mais il nous réassemblera par certains aspects tels que nous sommes, mais en tout nouveaux et meilleurs. Par conséquent, « nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire » (Ph 3.20,21).


Cet article est tiré du livre : La Bonne Nouvelle presque oubliée de Kevin DeYoung