La persévérance du chrétien (John Benton)

Il existe une peur qui s’empare de beaucoup de gens lorsqu’ils entendent le message de la vie éternelle et du pardon dans l’Évangile de Jésus-Christ. Ils entendent Jésus dire : « Venez, suivez-moi », et ensuite pensent en eux-mêmes : « J’ai peur de devenir chrétien parce que je ne suis pas sûr de tenir bon. »

Ils comprennent que le Christ les appelle à mener une vie sainte. Ils sont conscients du fait qu’un chrétien se tient à part du monde et pourrait subir de l’opposition et du rejet de la part des impies. Ils peuvent même savoir que le diable et les forces spirituelles du mal s’opposeront à eux. Ayant cela en tête, ils ont peur que, malgré leurs bonnes intentions initiales, leurs efforts déployés pour être chrétiens soient trop lourds pour eux. Ils ne seront pas capables d’être fidèles au Christ. « À quoi ça sert de commencer à être chrétien si on ne peut pas terminer le parcours ? » Alors, ils refusent de se repentir et de croire en Christ.

L’importance du cinquième point du calvinisme pour ceux qui se tiennent au seuil de la foi

Le message vraiment utile et encourageant du cinquième point du calvinisme est que ceux qui croient en Christ seront gardés en Christ. Lorsqu’un pécheur se saisit du Christ par la foi, Dieu se saisit de lui et ne le laissera jamais partir. Cette doctrine enseigne que ceux qui sont réellement convertis au Christ seront très certainement sauvés.

Cependant, n’imaginons pas que cela arrivera, peu importe leur style de vie. La Bible n’enseigne pas qu’il soit possible de faire un choix superficiel pour le Christ, d’inscrire sur une feuille notre décision de suivre Jésus, et ensuite de présumer être éternellement sauvé tout en laissant le péché dominer notre vie. La nouvelle naissance ne doit pas être exclue de l’équation. Tous ceux que Dieu pardonne, il les régénère et les sanctifie aussi. Le Saint-Esprit fait sa demeure en ceux qui croient en Christ, et la puissance de Dieu leur permet de continuer à croire et à suivre le Seigneur Jésus.

Christ nous donnera la force de persévérer

Toutefois, cela ne signifie pas que le chrétien ne connaîtra pas de luttes, de chutes et de revers (dans sa sagesse, Dieu a ses raisons pour s’assurer que c’est à travers beaucoup de tribulations que son peuple entrera dans son royaume). Cela signifie que Dieu nous empêchera de rejeter Christ et nous rendra capables de persévérer dans la foi jusqu’à la fin.

Paul fait référence à cette persévérance dans Éphésiens 2 :

« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. »

Notre foi en Christ est un don de Dieu

Heureusement qu’elle ne vient pas de nous, car si tel était le cas, notre foi pourrait être réellement anéantie par ce monde mauvais et tout ce que le diable nous fait subir. Notre foi est un don de Dieu et, par conséquent, elle est soutenue par ses ressources divines. C’est de cette manière qu’il nous rend capables d’endurer les épreuves et de persévérer dans la foi. C’est en s’occupant de nous et en nous gardant que le Seigneur nous rend capables d’accomplir le plan qu’il a pour nous et de faire les bonnes œuvres qu’il a préparées d’avance pour nous.

Nous serons continuellement transformés jusqu’à la fin

Ces versets soulignent l’ampleur du changement qui se produit en nous lorsque nous devenons chrétiens. Plus haut dans le chapitre, Paul a décrit les Éphésiens dans leur état de non convertis comme des « enfants de colère». Désormais, en Christ ils sont devenus « l’ouvrage » de Dieu – les œuvres d’art de Dieu ! Nous avons évité le rejet et sommes maintenant transformés en trophées de grâce par les mains habiles de Dieu. Le Seigneur continuera de travailler en nous et de nous façonner jusqu’à ce qu’enfin l’image du Christ soit parfaitement visible dans chaque pécheur sauvé. Voilà son but pour nous, et il ne va certainement jamais l’abandonner ou nous rejeter. Il nous préservera jusqu’à ce que son œuvre soit terminée.

Par la grâce de Dieu

Dieu le fait par la grâce. Il préserve les chrétiens même s’ils sont loin d’être parfaits. Dieu tient compte de nos doutes et de nos peurs, et il nous donne la force de persévérer.

Voici ce que Martin Luther en dit :

Dieu, par sa plus douce miséricorde, ne sauve pas des pécheurs imaginaires, mais de vrais pécheurs. Il nous soutient au milieu de nos péchés et accepte nos œuvres et notre vie, aussi dignes soient-elles d’un rejet total. Il continue de le faire jusqu’à ce qu’il nous perfectionne et nous rende parfaits. Nous échappons à sa condamnation en raison de sa miséricorde, non de notre justice […] La grâce est donnée pour guérir le malade, non pour décorer les héros spirituels.

Ou encore, écoutez les mots tout aussi réconfortants de J. C. Ryle qui nous explique que le fait d’être considéré juste par Dieu ne dépend en aucune façon des succès ou des échecs du chrétien :

Beaucoup semblent oublier que nous sommes sauvés et justifiés uniquement en tant que pécheurs et que nous ne pourrons jamais atteindre quelque chose de plus élevé, devions-nous vivre jusqu’à l’âge de Mathusalem. Nous devons être sans aucun doute des pécheurs rachetés, des pécheurs justifiés et des pécheurs renouvelés, — mais pécheurs, pécheurs, pécheurs, jusqu’à la fin. Ils ne semblent pas comprendre qu’il y a une grande différence entre notre justification et notre sanctification. Notre justification est une œuvre parfaite, accomplie à 100 %, et il n’existe pas divers degrés de justification. Notre sanctification est imparfaite et incomplète, et le sera jusqu’à la dernière heure de notre vie.

Avec cette assurance, nous pouvons nous réjouir en Christ, malgré nos échecs, et profiter de notre vie chrétienne à la gloire de Dieu. Nous devons viser la perfection. Lorsqu’inévitablement nous ne sommes pas à la hauteur, ne soyons pas abattus, mais comprenons que Dieu nous garde en sûreté dans ses mains et continue de travailler en nous. La croix de Jésus nous a rachetés une fois pour toutes. En venant au Christ, nous ne recevons pas une vie temporaire, mais la vie éternelle. Cette vie, qui a pris forme à la nouvelle naissance, ne sera jamais perdue. Par conséquent, lorsque nous invitons des pécheurs à aller au Christ, nous les invitons à une nouvelle vie de joie et de paix. Ceux qui croient aux doctrines de la grâce n’invitent pas des hommes et des femmes à une vie d’anxiété et d’esclavage religieux, ce qui constitue la conclusion inévitable du fait de croire que suivre le Christ dépend ultimement de notre capacité et de notre volonté. Au contraire, nous les invitons à aller vers un Sauveur qui a dit :

« Mes brebis entendent ma voix ; je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Moi et le Père nous sommes un. »

Il n’existe pas de bonne nouvelle plus merveilleuse !


Cet article est tiré du livre : Le calvinisme et l’évangélisation de John Benton