La parabole de l’université et la sanctification (Charles Leiter)

Dans chaque université, on rencontre des étudiants qui emploient tous leurs efforts pour obtenir un « 20/20 » à la fin d’un cours. Lorsque j’étais étudiant, je faisais de même. Toutefois, pour un de mes cours, la situation était différente. C’était un cours avancé réservé aux étudiants qui faisaient une majeure en physique ou en chimie et nous n’étions que quatre ou cinq dans la classe. Le premier jour, notre professeur nous a étonnés en annonçant que nous n’avions pas à nous soucier de notre note. « Vous avez tous un “20/20”. Maintenant, vous n’avez qu’à profiter de ce cours. »

C’est exactement ce que Dieu accomplit lors de la justification. Il nous donne un « 20/20 » dès le début de la vie chrétienne ! Nous n’avons pas à nous efforcer pour gagner la vie éternelle à la fin du cours ; nous avons la vie éternelle (Jean 5.24). Nous nous réjouissons maintenant puisque dans peu de temps, nous serons au ciel (Romains 5.2) !

Les hommes religieux qui sont encore perdus répondent de deux façons à cette doctrine.

D’un côté, les légalistes détestent cette doctrine. Le « pharisien » n’accomplit de bonnes œuvres que pour tenter d’obtenir un « 20/20 » à la fin de sa vie. S’il le pouvait, il aimerait bien vivre dans le péché, et il se plaint du fait qu’il n’en a pas le droit. Voici son objection : « Si Dieu donne la vie éternelle au début de la vie chrétienne, qu’est-ce qui nous empêche de continuer à vivre dans le péché ? S’il donnait un “20/20” au début du cours, personne n’étudierait (cf. Romains 6.1). »

D’un autre côté, la personne religieuse antinomiste (sans ou contre la loi) aime bien cette doctrine de la justification par la foi. « Merveilleux, j’ai obtenu un “20/20” ! Maintenant, je peux jeter mon livre à la poubelle, ignorer le professeur, et faire ce qui me plait. » De tels hommes « changent la grâce de notre Dieu en dissolution (cf. Jude 4) ». Ils croient que la grâce de Dieu est une licence pour pécher. De nos jours, beaucoup d’Églises sont remplies de ces personnes inconverties – des gens perdus qui se qualifient eux-mêmes de « chrétiens charnels ».

Le légaliste et le libertin commettent la même erreur. Dieu nous donne-t-il un « 20/20 » au début du cours afin que nous puissions être de mauvais étudiants tout en ayant une note excellente ? Paie-t-il pour les crimes du malfaiteur pour que le criminel puisse continuer à tuer, violer et piller impunément ? Absolument pas ! Que fait-il alors ? Au même moment où il nous accorde un « 20/20 » (au début du cours), il nous transforme de l’intérieur pour que nous puissions aimer étudier ! En d’autres mots, lorsque Dieu justifie un homme, il le régénère aussi. La régénération et la justification sont indissociables. C’est précisément la réponse que l’apôtre Paul a donnée aux Juifs légalistes, ainsi qu’aux libertins qui essayaient de changer la grâce de Dieu en dissolution en Romains 6.1,2 :

Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ?

Selon Paul, chaque chrétien a été radicalement transformé de telle sorte qu’il lui est maintenant impossible de continuer à vivre activement dans le péché. Cette transformation est accomplie par la régénération. La grâce de Dieu « nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété » (Tite 2.11,12). La marque du chrétien, celui qui a véritablement trouvé la paix avec Dieu, est le début d’une quête spirituelle qui l’amène à connaitre et à suivre Dieu, par amour pour lui (Philippiens 3.10). En contraste, l’être humain qui possède une fausse paix retourne à ses propres intérêts égoïstes aussitôt qu’il croit avoir échappé au jugement de l’enfer. Toutefois, le vrai chrétien est incapable d’utiliser la grâce de Dieu comme une licence pour pécher ; il a pleinement conscience de la gravité de son péché. Selon son propre jugement, il a déjà trop péché !

Les chrétiens accomplissent de bonnes œuvres, non parce qu’ils essaient d’obtenir un « 20/20 » de la part de Dieu, mais parce qu’ils ont reçu un cœur nouveau qui les pousse à « aimer étudier ». Cela suscite un sérieux questionnement : est-ce que je prie et lis la Bible parce que je le dois ? Est-ce que je me sens lésé parce que je n’ai pas le droit de m’adonner au péché comme le reste du monde ? Y a-t-il quelque chose en moi qui me pousse à aimer Dieu pour qui il est, et à aimer la bonté pour ce qu’elle est ? Est-ce que je trouve du plaisir dans les choses de Dieu ? Nos réponses à ces questions révèlent beaucoup de choses à propos de l’état de notre âme.


Cet article est tiré du livre Justification et régénération par Charles Leiter.