La loi de Dieu s’applique t’elle juste à ceux qui ont lu l’Écriture? (Stephen J. Wellum)

En tant que Créateur et Seigneur, Dieu mérite et exige, à juste titre, une obéissance parfaite et un amour loyal de la part de ses créatures morales, tant humaines qu’angéliques. Dans ce contexte, la « loi de Dieu » se réfère à ses commandements et à ses exigences spécifiques à notre égard. Dans la création, cela se reflète dans le commandement de Dieu à Adam (Ge 2.16,17), qui est bien plus qu’un commandement ponctuel. Concrètement Dieu demande à Adam, le porteur de son image et la créature avec laquelle il a fait alliance, de lui obéir parfaitement dans le cadre d’une relation d’amour et de confiance.

En fait, dès le début Dieu demande à Adam, et par extension à toute l’humanité, de l’aimer de tout son être et d’aimer son prochain comme soi-même. Adam n’a pas été créé pour vivre en isolement, mais en communauté, d’abord pour connaître et aimer Dieu, puis pour connaître et aimer sa femme, sa famille et, par extension, l’humanité. Le grand commandement (Mt 22.36-40) remonte donc à la Création et on le retrouve dans toutes les alliances bibliques. Certains commandements spécifiques varient d’une alliance à l’autre, mais ils partagent l’exigence morale absolue sous-jacente.

La théologie utilise souvent le terme de « loi » (par opposition à « Évangile ») pour décrire l’exigence absolue de Dieu pour les porteurs de son image, à savoir l’aimer, lui faire confiance puis lui obéir totalement et pleinement. Comme nous appartenons à Dieu et que nous sommes sous l’alliance d’Adam, tous les humains sont soumis à cette obligation. Désobéir à Dieu entraîne donc notre péché et notre condamnation, ce qui, malheureusement, est arrivé à Adam ainsi qu’à l’ensemble de la race humaine (Ro 5.12-21 ; voir 3.23 ; 6.23). 

La loi naturelle

Certains désignent l’exigence morale absolue de Dieu sur tous les humains par l’expression « loi naturelle ». Celle-ci est tout à fait appropriée si elle est placée dans le contexte d’une alliance. Dieu nous a créés pour être saints comme lui et pour vivre en relation avec lui, mais aussi les uns avec les autres, selon l’ordre qu’il a créé. C’est pourquoi tous les humains doivent aimer Dieu, reconnaître la valeur de la vie humaine (voir Ge 9.6) et vivre selon ce que Dieu a ordonné et établi dans la création, comme le bon usage de notre sexualité et l’établissement du mariage et de la famille. Porter atteinte à l’ordre créé par Dieu revient à se rebeller contre Dieu lui-même, à devenir idolâtre, et à se soumettre à la juste condamnation de Dieu. C’est pour cette raison que Paul énumère tout ce que les humains connaissent grâce à la création et qu’il évoque leur conscience, malheureusement étouffée et rejetée, comme étant le motif de leur condamnation (Ro 1.18-32 ; voir 2.12,13).

Après le péché d’Adam, l’exigence absolue de Dieu continue de s’appliquer à tout homme, mais à cause de notre péché, nous sommes condamnés et sujets à la peine de mort (Ge 3,5 ; Ro 3.23 ; 6.23). Notre seul espoir réside dans la provision de notre Seigneur Jésus-Christ (Ge 3.15). En effet, il est pleinement humain et donc capable, par sa vie, de nous attribuer une obéissance parfaite à l’alliance (Ro 5.12-21 ; Hé 2.5-18), mais il est aussi le Fils divin, qui lui seul peut satisfaire à sa propre exigence à notre égard en tant que substitut pénal.


Cet article est adapté du livre : « L’essentiel de la théologie chrétienne »