La confiance en Christ (Sinclair Ferguson)

C’est le cœur de la foi. Même si « faire confiance à Christ » n’est pas une expression prédominante dans le Nouveau Testament, ces mots attirent certainement notre attention vers un thème central de l’enseignement biblique. C’est à cause de l’absence de cet élément dans la « foi » de ceux qui suivaient Jésus dans le seul but de voir ses miracles, que ce dernier refusait de leur ouvrir complètement son cœur (Jean 2.23-25). Cet appel à se confier en Christ apparaît constamment dans les invitations qu’il nous lance à le suivre, particulièrement dans ses paroles empreintes de grâce : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes » (Matthieu 11.28-29). D’autres idées bibliques équivalentes soulignent ce principe de confiance personnelle. Croire signifie demeurer en Christ (Jean 15.1-11), c’est recevoir Christ (Jean 1.12) pour vivre en lui dans une entière confiance.

Le prix de cette confiance

Une telle confiance réclame toujours un prix élevé, parce qu’elle nous demande d’abandonner notre vie à Christ. C’est pourquoi Jésus, dans les Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc), ne parle pas simplement de « foi ». Il parle de le suivre et de porter sa croix. Il le fait dans le but de préciser les implications de la foi. La foi consiste à reconnaître de façon pratique que Jésus est le Seigneur de notre vie. Elle exige de renoncer à tout pour lui. Elle implique le sacrifice et le service.

C’est pourquoi le Nouveau Testament illustre la nature de la foi à l’aide de l’exemple de Moïse (Hébreux 11.23-28). Pour lui, la foi exigeait de renoncer à l’honneur et à la richesse. Elle lui enjoignait de s’engager auprès d’un peuple qui serait l’objet de reproches constants et de subir avec lui de mauvais traitements au lieu de vivre les plaisirs du péché. Quelle motivation pouvait donc inciter un tel homme à s’abandonner à une vie de foi? Il reconnaissait la valeur associée au fait d’avoir Christ! « Il estimait en effet que l’opprobre du Christ était une plus grande richesse que les trésors de l’Égypte; car il regardait plus loin, vers la récompense » (Hébreux 11.26). C’est là la distinction assurée de l’homme de foi : il ne s’en tient qu’à Christ comme Sauveur et il ne se soumet qu’à lui comme Seigneur.


Cet article est tiré du livre : La vie chrétienne de Sinclair Ferguson