La Bible, une vérité rationnelle (John MacArthur)

La Bible est rationnelle

Nous devons accueillir les Écritures, non seulement en raison de leur objectivité, mais aussi en raison de leur rationalité. La révélation objective de Dieu dans la Bible est censée être comprise par un raisonnement normal. Elle est logique, non contradictoire, et claire. Elle ne contient pas d’erreurs, de mensonges ou de principes malsains. Elle ne comporte réellement pas de contradictions logiques, même si, en raison de nos limites humaines, nous pensons trouver des incohérences ou des paradoxes. Mais en fin de compte, il n’y a dans les Écritures ni contradictions, ni fantasmes, ni absurdités, ni incohérences, ni mythes.

L’Écriture est comprise selon la raison

La Parole de Dieu contient l’histoire véritable de personnes réelles racontée dans un langage normal. Elle doit être comprise par le même processus que celui que nous utilisons pour comprendre toute autre chose, c’est-à-dire par le processus de la raison. Nous utilisons la raison pour résoudre un problème mathématique, lire un schéma d’ingénierie ou diagnostiquer une maladie. De même, l’Écriture est comprise selon l’usage normal de la raison humaine. Elle est comprise par l’intelligence, et non par l’intuition mystique ou l’illumination.

Cela ne signifie pas que la compréhension de la Bible exclut l’intervention d’une composante spirituelle. Comme le dit Paul dans 1 Corinthiens 2.14 : « Mais l’homme naturel n’accepte pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. » L’homme naturel n’est pas régénéré, et son esprit est encore obscurci par l’asservissement au péché. C’est l’œuvre éclairante du Saint-Esprit qui apporte la foi salvatrice et la repentance.

Ainsi, même si la véritable compréhension de l’Écriture dans toute sa plénitude est limitée aux croyants, sa véritable compréhension passe tout de même par les voies normales du raisonnement. De la même façon, la personne non régénérée est coupable de ne pas croire en Dieu, parce que l’usage normal de sa raison lui donne des preuves de l’existence de Dieu (Ro 1.18-20). L’homme est sous la colère de Dieu parce qu’il ne suit pas le chemin normal de la raison et de la conscience pour reconnaître Dieu comme son créateur, son législateur et son juge. En dépit de ce que le monde prétend, il est bien plus raisonnable et rationnel de croire en la création qu’en l’évolution. L’homme est coupable devant Dieu parce qu’il ne suit pas la voie que sa raison – donnée par Dieu – lui trace vers la réalité la plus évidente de l’univers – Dieu.

Des implications pour le croyant

La rationalité de l’Écriture a également des implications pour les croyants. Nous sommes censés comprendre la Parole de Dieu par la raison. Dans Néhémie 8, Esdras s’est levé et a lu les Écritures devant l’assemblée pendant une matinée entière, en expliquant leur signification. Au chapitre 7, nous apprenons qu’Esdras a lu les Écritures, les a étudiées, les a suivies, puis les a prêchées. Il a compris la signification des Écritures avant de les expliquer au peuple. C’est un point important, car de nombreux chrétiens croient que l’individu saisit la véritable signification des Écritures par le biais d’une intuition ou d’une expérience. Ils tentent de découvrir la vérité rationnelle de la Parole de Dieu par des moyens irrationnels.

C’est un autre domaine dans lequel l’Église ne peut pas se permettre d’imiter ou de suivre l’exemple de ce monde en voie de perdition. J. P. Moreland décrit en des termes très clairs les dangers auxquels une culture est confrontée lorsqu’elle abandonne la raison et la réflexion critique : « Nous jetons un œil dans le canon d’un fusil chargé et nous ne pouvons plus nous permettre de faire comme s’il était chargé à blanc. » Puis il poursuit :

L’anti-intellectualisme

Notre société a remplacé les héros par des célébrités, la poursuite d’un personnage bien équilibré par la recherche d’un ventre plat, la substance et la profondeur par l’image et la personnalité. Dans le processus politique, le maquilleur est plus important que le rédacteur du discours, et nous nous approchons de l’isoloir, non pas sur la base d’une philosophie bien développée de ce que devrait être l’État, mais avec un cœur plein d’images, d’émotions et de slogans, bien emballés dans des clips sonores de trente secondes. Des millions d’Américains solitaires qui s’ennuient et ont faim digèrent les bêtises stupides et abrutissantes qui imprègnent les émissions télévisées.

Ce que Moreland décrit, c’est l’imposant raz-de-marée d’anti-intellectualisme qui submerge une grande partie de la société actuelle. Tragiquement, ce flot a également inondé l’Église. Aujourd’hui, de nombreux croyants ne trouvent aucun intérêt à étudier la Parole de Dieu avec attention, préférant chercher l’illumination et l’instruction par d’autres moyens. Certains adoptent les rituels de religions païennes, tandis que d’autres attendent passivement d’entendre la voix audible du Seigneur ou de recevoir des images mentales intuitives de l’Esprit pour interpréter la Bible.

Cette approche mystique de Dieu et de sa vérité est intrinsèquement irrationnelle. En fait, la recherche d’une interprétation privée et subjective nie à la fois l’objectivité et la rationalité de la vérité de Dieu. Elle nie également la suffisance de sa Parole inspirée, en présumant qu’il y a plus à savoir que ce que Dieu a placé dans l’Écriture. En fin de compte, cette recherche anti-intellectuelle de la vérité conduit souvent au genre de chaos qui, visiblement, caractérise le mouvement charismatique. Elle en conduit d’autres à la déception, au désespoir et à l’apostasie.

Dieu a voulu que l’Écriture soit rationnelle

Dieu poursuivait un but lorsqu’il nous a donné la capacité de penser de manière rationnelle. Si nous voulons le connaître et comprendre ce qu’il a révélé dans sa Parole, nous devons aborder l’Écriture rationnellement, en suivant les processus normaux de la logique et de la raison, avec une herméneutique solide pour arriver à une véritable compréhension de sa signification. La rationalité de l’Écriture est en fait une grande bénédiction. Elle signifie qu’au lieu d’une multitude d’interprétations insaisissables, dispersées et subjectives, il existe un sens fixe et cohérent de la Parole de Dieu, que chacun peut connaître et croire en toute confiance.


Cet article est tiré du livre : L’Écriture seule de John MacArthur