Cet article fait partie de la série : « Desiring God sur la famille ».
Je me souviens clairement de cette nuit. Heureusement, ce n’est pas le cas de Ray. Le bébé numéro trois pleurait à nouveau à une heure du matin, alors qu’à neuf mois, Dane aurait dû être capable de dormir toute la nuit. Craignant qu’il ne réveille Eric et Krista, qui partagent tous une petite chambre, je me suis levée pour le réconforter et le nourrir, et maintenant il s’attendait à ces visites nocturnes.
J’étais épuisée par les exigences diurnes de trois petits enfants et les besoins nocturnes persistants d’un bébé qui allaite, et cette nuit-là, j’ai perdu la tête. Lorsque notre bébé a commencé à pleurer, j’ai regardé Ray, qui dormait comme un bébé malgré tout le bruit, et ma fatigue et mon ressentiment ont commencé à se déverser en sanglots sur mon oreiller. Comme cela ne réveillait pas Ray (comment les jeunes pères arrivent-ils à dormir autant ?), j’ai essayé de lui secouer l’épaule et de lui crier dans l’oreille. Surpris, il s’est assis soudainement. « Chérie, qu’est-ce qu’il y a ? » demanda-t-il, alarmé par mes larmes. « Je suis fatiguée. Je suis tellement fatiguée », j’ai pleuré. « Je n’ai pas dormi de la nuit depuis des mois, et tu es là à ronfler alors que ton fils hurle dans la pièce d’à côté ! Je n’en peux plus ! »
Heureusement, Dieu m’a donné un homme patient et bienveillant. Nous avons passé la nuit, et plus tard le lendemain, Ray a gentiment organisé une sortie pour moi chez un ami plus âgé. En dépit de mes protestations quant au fait que ce bébé en pleurs avait besoin de moi, Ray m’a envoyée passer une nuit de sommeil profond et ininterrompu pendant qu’il s’occupait de nos trois petits. Je suis rentrée à la maison reposée – et je n’ai jamais su combien de fois Dane s’est réveillé cette nuit-là parce que, bien sûr, Ray a dormi pendant toute la nuit.
D’une certaine manière, les réalités de l’éducation d’un enfant pour Christ n’avaient jamais fait partie de mes fantasmes maternels. Mais très vite après avoir accueilli notre premier bébé à la maison, j’ai réalisé que le rôle de mère exigerait de moi plus que ce que je pouvais donner. Où trouverais-je les ressources nécessaires pour renoncer à mes attentes en matière de sommeil lorsque j’étais fatiguée, à mon désir de manger sans interruption ou à mon envie de me retirer lorsque je me sentais dépassée ? Au cours de ces premières années, Dieu a utilisé plusieurs vérités pour m’aider à m’appuyer sur sa force lorsque ma fatigue et mes craintes menaçaient de me submerger.
Dieu accueille ceux qui sont dans le besoin
La maternité est l’endroit où de nombreuses femmes apprennent à servir. Lorsque nous nous débattons avec les responsabilités et les exigences de la maternité, notre problème le plus profond n’est pas nécessairement un mari occupé ou insensible, un bébé qui souffre de coliques ou un budget serré. Notre problème le plus profond est notre prédisposition à l’égocentrisme. La maternité est fatigante, désordonnée et souvent peu glorieuse.
Chaque enfant a besoin – et mérite – un engagement inconditionnel d’au moins un adulte dans sa vie. Ce type d’engagement est coûteux. Mais tout ce qui a de la valeur est coûteux : une dévotion sans réserve à Christ, une vie intègre, un mariage plein d’amour – et la maternité de petits enfants. La maternité fait appel à ce qu’il y a de meilleur en nous en tant que femmes – c’est là que nous apprenons à servir, à devenir plus semblables à Christ. Nous suivons celui qui « s’est dépouillé lui-même en prenant une condition de serviteur » (Philippiens 2.7).
En servant nos petits, nous pouvons nous appuyer sur l’accueil du serviteur du Seigneur (Ésaïe 42.1). Ses bras sont toujours ouverts aux mères fatiguées et dans le besoin. Non seulement ses bras sont ouverts aux mères épuisées, mais il tient nos enfants très près de son cœur. Ésaïe 40.11 nous dit qu’il prend les agneaux dans ses bras et les porte dans son sein, conduisant doucement ceux qui sont avec les petits. Notre Sauveur serviteur est aussi notre doux berger. Ainsi, lorsque nos corps sont épuisés, il comprend et nous conduira dans des voies qui restaureront nos âmes (Psaume 23.2-3), nous fortifiant « par sa puissance glorieuse pour être toujours et avec joie persévérants et patients » (Colossiens 1.11).
Lorsque nous, les mères, nous sentons épuisées, isolées et frustrées, nous avons le choix. Nous pouvons choisir de résister aux intrusions continuelles dans notre temps et notre espace, laissant le ressentiment s’accumuler. Ou nous pouvons choisir d’accueillir ce petit être dans le besoin qui met en évidence notre faiblesse et nous montre nos besoins. Nous qui connaissons Christ, nous appartenons à un Sauveur qui accueille ceux qui sont dans le besoin (Matthieu 11.28). Ceux qui sont forts n’ont pas besoin de lui. Continuons à nous appuyer sur lui.
Les privilèges de la maternité
Les mères jettent les bases de la foi future. Une mère est la première et principale influence dans la vie d’un enfant. Elle donne le ton émotionnel de son foyer, façonne l’âme de son enfant et joue finalement un rôle vital dans le monde en raison de sa position privilégiée par Dieu. Son enfant est son investissement dans l’avenir et porte l’empreinte de son maternage tout au long de sa vie.
Par votre maternité, aussi exigeante soit-elle au cours de ces premières années, vous offrez à votre enfant le confort de l’engagement et la paix de la sécurité. Vous enseignez à votre enfant toutes les valeurs qui doivent être transmises aux générations futures : amour, fidélité, obéissance, respect, honnêteté, générosité. Lorsque nous servons bien nos enfants, nous leur apprenons à assumer les obligations morales qui les aideront à construire des relations solides, des mariages sains et des familles sûres. Votre sensibilité, votre affection et votre attention soutenue plantent des graines qui porteront des fruits pieux dans les années à venir.
Vous pouvez donner le ton émotionnel dans votre foyer. Vous pouvez aider à construire un environnement propice à la découverte, à la croissance et à la créativité. Vous pouvez conseiller et encourager votre enfant à résister au consumérisme centré sur le moi qui envahit notre monde actuel. En le maternant, vous le préparez aux relations futures. Votre travail acharné et vos efforts louables lui apprendront à respecter son papa et à aimer ses frères et sœurs, à choisir une bonne alimentation et des divertissements sains, à apprécier la propreté et la courtoisie, et finalement à choisir les combats qui méritent son énergie et sa réputation.
Quelqu’un influencera votre enfant
Pensez au privilège de guider un jeune esprit et un jeune cœur dans son développement spirituel, intellectuel et social. Pensez à la bénédiction de présenter à votre enfant le Dieu de l’univers et les vérités éternelles de sa parole. Pensez au plaisir de voir votre enfant dire la vérité quand c’est difficile, et exprimer l’amour au lieu de l’égoïsme, et faire preuve de bonté avec sincérité. Savourez le privilège d’envoyer un jeune homme ou une jeune femme de plus, fort(e), dynamique et amoureux(se) de Christ, dans ce monde accablé par le péché, avec le courage de bien vivre sa vie pour l’amour de Christ. Ne perdez pas courage !
Quelqu’un va influencer votre enfant pendant ses premières années, lui inculquer des valeurs et imprimer des normes dans cette jeune âme impressionnable. Faites en sorte que ce soit vous. En tant que grand-mère de quinze enfants, je peux vous assurer que le prix que vous paierez pour être mère sera insignifiant lorsque vous verrez vos enfants grandir en Christ, et finalement le revendiquer comme leur propre Seigneur et Sauveur. « Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas » (Galates 6.9).
Alors que nous accueillons le privilège d’être mère, soyons des femmes qui sont prêtes à payer le prix et à se soumettre aux sacrifices qu’exige le maternage pieux. Ne négligeons pas ce que Dieu nous a demandé de faire et n’ignorons pas ce qu’il nous a demandé d’être – ses serviteurs pour la génération montante. Cela en vaudra la peine. « Servez Christ, le Seigneur » (Colossiens 3.24).
Cet article est une traduction de l’article anglais « Mothering Little Children with a Big God » du ministère Desiring God par Timothée Davi.
