Est-ce que je crois ? S’il vous plaît, dites-le-moi (Michael Lawrence)

L’Église locale aide les chrétiens à répondre à leurs questionnements concernant leur foi.

Voici huit manières par lesquelles l’Église locale peut contribuer à aider les croyants à répondre à la question « Est-ce que je crois ? »


1-Ralentir le processus d’acceptation des membres

Ce ne devrait pas être difficile de se joindre à une Église, mais nous ne devrions pas pouvoir nous y joindre après un seul dimanche. Installons un processus. Cela pourrait inclure un repas avec les nouveaux, un cours de membres ou une entrevue avec le pasteur. Si votre Église a plusieurs anciens, laissez les anciens évaluer et recommander les demandes pour devenir membre. Si votre Église est congrégationaliste, votez pour l’acceptation des nouveaux membres durant les réunions des membres, ces dernières ne se produisant habituellement que quatre à six fois par année. De cette manière, chaque éventuel membre aura la chance d’apprendre à connaître l’Église et l’Église aura la chance de connaître les éventuels membres et de voir l’œuvre du Saint-Esprit dans leurs vies.

2- Passer en entrevue ceux qui désirent devenir membres

Les bergers ont la responsabilité de surveiller la porte des brebis. Le but de l’entrevue n’est pas de tester les connaissances bibliques des gens sur des points difficiles de théologie. Le but est de prendre le temps d’écouter le témoignage de la personne dans un environnement où elle se sent en confiance. Il y a une limite à ce qu’on peut apprendre dans le vestiaire de l’église après le culte. Le but est de comprendre ce qui s’est passé dans la vie de la personne : comment Jésus-Christ l’a changée et continue à la changer, quelle est son espérance dans l’Évangile ? Après une telle entrevue, la recommandation d’un ancien d’accepter quelqu’un comme membre prend toute son importance.

3- Réévaluer les pratiques du baptême et de la cène

Nous ne devons pas baptiser les gens spontanément. Le baptême et l’adhésion comme membre doivent plutôt être reliés, comme ils le sont dans le Nouveau Testament. Excepté pour des baptêmes qui se font en mission, comme pour l’eunuque éthiopien, les apôtres ne baptisaient pas les gens sans les intégrer à l’Église locale. Consacrons du temps durant le culte du dimanche à l’écoute de témoignages de baptême, témoignages, non de simples prières, mais de vies changées. En ce qui concerne la cène, évitons de dire qu’elle est « ouverte à tous ». Prenons le temps d’expliquer qui peut y participer, c’est-à-dire les membres baptisés des Églises locales proclamant l’Évangile. La semaine précédente, encourageons les membres à sonder leurs cœurs et leurs relations. Et même si c’est plus rapide, ne pratiquons pas une communion de type service au volant où chacun se sert lui-même. Servons-nous les uns les autres et prenons la communion ensemble. Nous ne prenons pas la cène par nous-mêmes, comme si l’Église était une machine distributrice. Nous la prenons ensemble en nous disant les uns aux autres : « Je vois que tu crois et qu’ainsi tu es à ta place ici. » Ou dans les mots de Paul : « Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain » (1 Co 10.17).

4- Être prudents quand nous reconnaissons le salut des enfants

Une assurance du salut prématurée et non injustifiée peut être comme un vaccin contre la vraie foi. Appelons les enfants à croire. Enseignons-les et édifions-les dans la foi. Quand ils proclament leur foi à haute voix, réjouissons-nous. Néanmoins, souvenons-nous que la vraie preuve de la foi est la confiance et que cette confiance prend du temps et des opportunités pour se manifester. Il n’y a pas d’âge fixé pour cela. Pour certains, la confiance véritable sera évidente assez tôt. Pour d’autres, ce pourrait être plus long. Tout délai ne concerne pas la possibilité de la régénération de l’enfant en question, mais de la capacité de l’Église à affirmer son salut avec confiance.

5- Accorder de l’importance à l’adhésion comme membre

Il ne s’agit pas d’une liste des noms de ceux qui, à un moment ou un autre, ont été associés à votre Église. Les membres constituent le réseau actuel de relations publiques et vérifiables dans l’Église. Nous nous aidons les uns les autres à savoir que nous croyons quand nous participons aux cultes de l’Église régulièrement et quand nous nous investissons dans la vie des uns des autres. Si nous ne sommes pas présents ou engagés, construisant nos vies dans l’Église, comment pouvons-nous aider les autres à savoir qu’ils croient et comment pourraient-ils nous aider ?

6- Pratiquer la discipline d’Église

La discipline ne signifie pas que nous n’aimons pas quelqu’un ou que nous sommes en colère contre lui. Ce n’est pas non plus que quelqu’un a commis un péché de trop ou que certains sont meilleurs que les autres. Cela ne veut pas dire que quelqu’un ira en enfer. La discipline d’Église signifie que nous ne sommes plus en mesure d’accorder l’assurance du salut à quelqu’un, faute d’évidences. Ce pourrait être à cause d’un péché qui perdure sans repentance. Ce pourrait aussi être en raison de son éloignement de l’Église à un tel point que nous ne savons plus rien de sa vie. Peu importe la raison, la discipline d’Église est un acte d’amour. Nous pouvons tous nous tromper à propos de nous-mêmes. La discipline signifie que l’assemblée ne rassurera personne faussement en disant : « Au moins, ils ont fait la prière de repentance quand ils étaient enfants. » Au lieu de cela et par amour, l’Église ne sera pas satisfaite par une décision passée et ne les laissera pas non plus se satisfaire de cela.

7-  Recourir à l’Évangile comme premier outil de counseling et de formation de disciples

L’Évangile est pour les chrétiens non seulement parce qu’il nous convertit, mais aussi parce qu’il produit en nous des changements durables. Confrontons le péché, sinon nous risquons de réconforter des gens en chemin vers l’enfer. Toutefois, évitons de dire : « Ressaisis-toi et réessaye ; voici quelques trucs et conseils. » Appelons-nous plutôt les uns les autres à renouveler notre repentance et notre foi pour prouver à chacun que nous croyons.

8- Se souvenir que les relations concernent autant, sinon plus, l’encouragement que la responsabilité

Quand nous voyons un frère ou une sœur en Christ qui vit d’une manière incohérente avec leur profession de foi, nous devons leur parler avec douceur et amour pour les corriger, les exhorter ou parfois même les reprendre. Plus important encore, quand nous constatons la foi, l’espérance et l’amour, soyons prompts à le mentionner. Il est parfois difficile de reconnaître les preuves du salut en nous-mêmes. Nos péchés sont devant nos yeux et nous aveuglent. Notre perspective est souvent dominée par le péché et les échecs du moment. C’est là que nous avons besoin que d’autres nous regardent et soulignent notre croissance à long terme, notre confiance actuelle et le fruit de l’Esprit que souvent nous ne pouvons pas voir en nous-mêmes.

Est-ce que je suis sauvé ? L’êtes-vous ?

Tant de chrétiens essaient de vivre la vie chrétienne par eux-mêmes. Tant d’Églises pratiquent un christianisme superficiel qui nous laisse seuls et qui a du mal à répondre à notre question. Louez Dieu pour les Églises locales en santé, parce qu’aucun de nous ne peut le faire seul. Je dois savoir si je suis sauvé ou si je suis dupe. Vous devez le savoir vous aussi. Voilà pourquoi nous avons besoin de l’Église.


Cet article est tiré du livre : La conversion de Michael Lawrence