Dix raisons de diminuer les programmes de votre Église (Jared Wilson)

Je suis partisan du concept d’« Église simple », mais je réalise cependant combien il est difficile de conduire mon Église vers un allègement des programmes.  Nous sommes constamment inondés d’offres d’activités venant des autres Églises (que nous ne voulons pas refuser par crainte de paraître indépendants et hautains), de publicités pour des « événements » locaux et nationaux (qui sont excellents pour exciter les gens et les distraire), et d’autres « bonnes idées » provenant de notre propre communauté (que nous hésitons à refuser au cas où ça briserait le cœur de quelqu’un).  Mais le résultat de tout ceci est souvent une Église qui est simplement occupée, et être occupé n’est pas toujours un signe de diligence et de fidélité.

Voici, donc, 10 raisons d’alléger les programmes d’une Église :

1. On peut faire beaucoup de choses médiocrement ou on peut faire peu de choses extrêmement bien.  Craig Groeschel a beaucoup de bonnes choses à dire à ce sujet.  Jetez aussi un coup d’œil au livre de Thom Rainer et Eric Geiger, Simple Church, qui n’est pas sans faiblesses, mais a un fond solide.

2. Un surplus d’activités crée l’illusion que nous portons du fruit alors que nous sommes peut-être juste occupés.  Être occupés n’est pas nécessairement un indice de transformation ni d’engagement dans la mission.  Et puisque notre chair demande des œuvres, quand nous remplissons nos listes de gens qui sont prêts à servir avec zèle, nous nourrissons souvent leur soif de gloire personnelle.

3. Un surplus d’activités risque de détruire l’unité d’esprit de la communauté.  Si nous sommes tous occupés et engagés dans nos champs d’intérêt et dans notre poursuite de différents objectifs, nous aurons plus de difficulté à vivre le « commun accord » prescrit dans le Nouveau Testament.

 4. Un surplus d’activités risque de transformer l’Église en macrocosme de la famille moderne avec son rythme de vie effréné.  L’Église peut devenir comme une épicerie ou un gymnase spirituel qui convient parfaitement aux gens qui veulent une touche de spiritualité dans leur agenda.

5. Un surplus d’activités dilue en fait l’efficacité du ministère.  La raison est simple : ça surcharge les leaders, augmente l’administration, prend du temps aux membres de l’Église et mine les ressources financières et matérielles des Églises.

6. Un surplus d’activités multiplie les séparations – selon l’âge, les saisons de la vie et les affinités – ce qui crée, en fait, autant de divisions dans le corps de Christ.  Il y a certainement des raisons légitimes pour regrouper les gens selon leurs « ressemblances », mais l’augmentation du nombre de programmes signifie souvent, aussi, une augmentation de ces divisions.  Trop de séparations ne peuvent pas être une bonne chose pour l’unité de l’Église ou pour la croissance spirituelle. 

7. Un surplus d’activités crée l’illusion de succès alors que la mission souffre.  Si une Église a l’air de faire beaucoup de choses, nous avons tendance à penser qu’elle fait de grandes choses pour Dieu.  En réalité, elle est peut-être seulement en train d’offrir beaucoup de biens et services religieux.  Ceci est un substitut inacceptable à une communauté en mission, mais nous l’acceptons régulièrement.  Et plus nous nous engageons à l’intérieur de l’Église, soit entre les murs concrets ou métaphoriques, moins nous sommes engagés à être sel et lumière.  Le surplus d’activités réduit l’accès à nos voisins.

8. Un surplus d’activités réduit « l’espace » dans la vie des membres de notre Église.  Nous offrons à nos membres et à nos visiteurs une voie rapide vers le burn-out, et en plus nous organisons implicitement leur jour de repos.

9.  Un surplus d’activités éloigne une Église du concept d’Église locale que l’on retrouve dans le Nouveau Testament.  Voici un bon test, je crois : regardez de près le calendrier de l’Église hyperactive type et évaluez combien de ses activités ressemblent à quelque chose que l’on voit dans le Nouveau Testament.

10. Un surplus d’activités est habituellement le résultat d’un réflexe irréfléchi qui réagit à des besoins perçus et de l’incapacité de tuer les vaches sacrées qui sont, en fait, déjà mortes.  Demandez-vous toujours « Devrions-nous? » avant de demander « Pouvons-nous? »  Demandez toujours « Est-ce que cela plaira à Dieu? » avant de demander « Est-ce que cela plaira aux membres de l’Église? »  Demandez toujours « Est-ce que ça répondra à un besoin? » avant de demander « Est-ce que ça répondra à une demande? »