Dieu apaise notre folie sexuelle (Ray Ortlund)

Le septième commandement pour aujourd’hui

Tu ne commettras pas d’adultère. (Exode 20.14)

Les dix commandements sont des règles, mais ce ne sont pas des règles arbitraires, créées par l’homme. Les dix commandements de Dieu sont de grands panneaux lumineux qui nous guident loin des régions des ténèbres et de la mort, vers les plaines de la lumière et de la vie en Christ.

Le problème est que, dans notre péché, nous détestons qu’on nous dise quoi faire. Nous pensons que nous savons mieux. Nous regardons les tentations qui ne peuvent pas améliorer notre vie, et nous pensons : « Cela améliorerait ma vie. » Les dix commandements pointent vers Sodome et Gomorrhe et nous avertissent : « Vous ne voulez pas y aller. » Pourtant, nous regardons ce désert aride et nous pensons : « Ce doit être notre jardin d’Eden. » Et nous y allons.

C’est vrai pour nous, en tant qu’individus et en tant que race humaine. Ce n’est pas comme si, au fil des générations, les dures leçons du passé nous ouvraient de plus en plus les yeux et nous rendaient tous plus sages. La vérité est que nous marchons toujours sur les mêmes pièges, encore et encore. Chaque génération a tendance à penser : « Les gens avant nous étaient primitifs. Nous sommes plus intelligents maintenant. » Ce qui prouve que nous ne sommes pas plus intelligents maintenant. La Bible déclare sans ambages : « Le cœur est tortueux plus que tout, et il est incurable. Qui peut le connaître ? » (Jérémie 17.9) De toute évidence, nous ne le comprenons toujours pas.

Alors, regardons les dix commandements avec une certaine ouverture d’esprit. Dieu veut nous aider, par sa grâce, à mourir moins et à vivre plus. Voici donc le septième commandement, « Tu ne commettras pas d’adultère », accompagné de trois façons dont le commandement nous interpelle.

1. Le septième commandement redéfinit la liberté sexuelle.

Le septième commandement ne se limite pas à l’adultère dans un sens étroit – la violation des vœux du mariage. Il s’agit de l’intégrité sexuelle dans le cadre d’une manière totale d’être humain. Dans leur contexte biblique, l’ensemble des dix commandements confère au peuple de Dieu la dignité de « bien personnel » du Seigneur, « un royaume de prêtres et une nation sainte » (Exode 19.5-6). En Christ, le privilège qui nous est donné par Dieu est d’être une culture empreinte d’humanité dans un monde de brutalité, pour la manifestation de sa gloire.

Dieu considère notre sexualité comme un don glorieux. Mais cet unique effusion ne peut pas être le tout de notre identité. Dieu a été si bon qu’il nous a fait l’honneur de nous offrir son dessein global. Notre sexualité trouve donc son épanouissement non pas dans nos pulsions momentanées, mais dans tout ce pour quoi Dieu nous a créés : « la mesure de la stature parfaite de Christ. » (Éphésiens 4.13)

Nous ne sommes plus très nombreux à croire cela ! La « vérité » découverte par notre génération est que la liberté consiste à nous refaire, y compris notre sexualité, comme bon nous semble. Dans le passé – c’est ce qu’on raconte – nous étions maintenus par des idées oppressives de moralité. Mais aujourd’hui, nous nous libérons enfin, permettant à notre véritable innocence intérieure, à notre individualité créative, de s’exprimer.

Ce message peut paraître bon. Mais que se passe-t-il si nous choisissons un soi modifié pour découvrir ensuite que notre soi original et notre soi modifié étaient tous deux malhonnêtes ? Que se passe-t-il si nous faisons des sacrifices personnels coûteux pour modifier notre sexualité, pour finir par nous sentir trahis ? Cette « liberté » nous a-t-elle mené là où nous voulions vraiment aller ?

LA VRAIE LIBERTÉ SEXUELLE

Jésus nous comprenait mieux que nous ne nous comprenons nous-mêmes.  Il a dit : « C’est ce qui sort de l’homme qui le rend impur » (Marc 7.20). En d’autres termes, notre moi intérieur n’est pas un amas de merveilles qui ne demandent qu’à sortir. La vérité est que notre moi intérieur désordonné, lorsqu’il est libéré, répand encore plus de désordre. C’est pour cela que Jésus est venu pardonner et nettoyer.

La véritable liberté sexuelle ne consiste pas à donner libre cours à nos sentiments sexuels, mais à suivre Jésus sur la voie de la sagesse. Il nous a créés pour des desseins si élevés que lui seul peut nous y conduire. Le septième commandement nous avertit de la dimension sexuelle de notre véritable gloire.

Et le Nouveau Testament nous en dit plus. Nous sommes des êtres sexuels, en définitive, afin d’incarner l’Évangile (Éphésiens 5.32). Mais si nous refusons d’offrir notre sexualité à Jésus, nous banalisons et abusons de son don. C’est comme utiliser un smartphone pour planter des clous. Ce n’est tout simplement pas le but d’un smartphone, quoi que nous puissions en penser. Marteler des clous ne peut qu’endommager un smartphone. Et n’avons-nous pas tous fait des dégâts ?

Mais lorsque nous nous tournons vers Jésus, en lui consacrant tout ce que nous sommes, nous commençons à nous épanouir en une sexualité plus établie, plus confiante, plus prudente, et comportant moins de regrets. Comment pourrait-il en être autrement ? Jésus était un être sexuel. Il a obéi pleinement au septième commandement. Et il était l’homme le plus complet et le plus vivifiant qui soit. N’est-ce pas la liberté que nous voulons ? N’est-il pas toujours préférable de le suivre ?

2. Le septième commandement réoriente l’énergie sexuelle.

En s’attaquant à l’adultère, Dieu bénit notre activité sexuelle uniquement dans le cadre du mariage. Ailleurs dans la Bible, Dieu fait passer son message par une question : « Tes sources doivent-elles se déverser à l’extérieur ? Tes ruisseaux doivent-ils couler sur les places publiques ? » (Proverbes 5.16). En d’autres termes : « Veux-tu vraiment gaspiller et gâcher ta sexualité ? »

Le septième commandement redirige et concentre notre énergie sexuelle comme une force positive pour bien vivre, que l’on soit marié ou célibataire. Nous pouvons tous, pour l’amour de Jésus, consacrer toutes les formes d’intensité que Dieu a mises en nous pour servir ses desseins dans ce monde. Nous avons des pouvoirs intellectuels, des capacités émotionnelles, des pulsions volitives, des imaginations créatives, des énergies sexuelles, et plus encore.

Nous sommes des êtres humains à part entière, nous avons beaucoup à offrir. Et nous nous donnerons à quelque chose. Si ce n’est pas à Jésus, alors à quoi ? Et pourquoi cela ? Mais dévoués à Jésus, cherchant d’abord son royaume et sa justice (Matthieu 6.33), nos vies éparpillées convergent vers un point focal digne et inspirant. Nous sommes enfin prêts à commencer à créer du bien dans un monde pécheur et souffrant.

Par exemple, plutôt que de nous contenter d’éviter le porno, pourquoi ne pas utiliser tous nos pouvoirs pour créer, dans nos dortoirs, nos maisons et nos Églises, des lieux sûrs où les personnes dépendantes du porno peuvent retrouver leur liberté ? Nous pouvons cesser de jouer uniquement la défense et commencer à jouer l’attaque aussi. Dieu sera avec nous. Pourquoi ne pas nous lancer ?

3.  Le septième commandement rachète la folie sexuelle.

Le septième commandement nous appelle à la fidélité.  L’une des raisons pour lesquelles les personnes mariées ont prononcé des vœux est que les tentations d’infidélité ne manquent pas. Mais les vœux de mariage sont un homme et une femme qui disent : « Avant même que ce moment n’arrive, je m’engage à rester fidèle à toi, aussi longtemps que nous vivrons tous les deux. »

Mais restons-nous fidèles à nos vœux ? Extérieurement, peut-être – espérons-le. Mais si le comportement extérieur seul disait la vérité sur nous, nous pourrions nous féliciter. Jésus a dit : « Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » (Matthieu 5.28) Qui d’entre nous est resté fidèle à ce niveau plus profond ?

Le septième commandement nous rachète, nous les fous du sexe, en nous indiquant Jésus, qui est fidèle. Il remplit ses vœux. Il reste fidèle. Il poursuit son épouse, même lorsque nous nous éloignons de lui. Il nous dit : « Je te fiancerai à moi pour toujours. Je te fiancerai à moi par la justice, la droiture, la bonté et la compassion, je te fiancerai à moi par la fidélité, et tu connaîtras l’Eternel. » (Osée 2.19-20) Il ne méprise pas les pécheurs sexuels que nous sommes. Il s’approche de nous par Christ.

Chacun d’entre nous peut admettre avoir des pensées, des sentiments, des regards, des paroles et des actions qui violent – et vandalisent – les gloires de notre sexualité donnée par Dieu. Mais nos péchés ne vainquent pas notre Sauveur. Ils sont la raison pour laquelle il est venu à nous, et il ne regrette pas de s’être impliqué. Il est heureux de nous recevoir à nouveau et de nous faire revivre en « nouveauté de vie » (Romains 6.4). Et votre sexualité nouvellement rachetée n’est pas due à votre fidélité mais à la sienne. « Le Seigneur est fidèle, il vous affermira » (2 Thessaloniciens 3.3).

La sécurité sexuelle pour les autres

Lorsque, en lui faisant confiance, nous nous engageons sur le chemin de Christ et y cheminons – quotidiennement, doucement, sans attirer l’attention sur nous – alors quelque chose de merveilleux se produit. Le septième commandement qui est en nous crée un environnement social autour de nous, où personne en notre présence n’a rien à craindre. Tout le monde peut se détendre, s’ouvrir à Jésus, grandir, se réjouir et s’épanouir sans distraction, pression ou bizarrerie.

C’est ce à quoi nous ressemblons lorsque nous devenons « un royaume de prêtres et une nation sainte » – y compris sur le plan de la sexualité.


Cet article est une traduction de l’article anglais « God Calms Our Sexual Insanity » du ministère Desiring God par Timothée Davi.