Des devoirs des Maris (Bénédict Pictet)

Vous Maris, aimez vos Femmes ; comme Christ aussi a aimé l’Église, et s’est donné soi-même pour elle, afin qu’il la sanctifiât, après l’avoir nettoyée par le lavement d’eau de la parole. Ainsi, les Maris doivent aimer leurs Femmes, comme leur propre corps, Qui aime sa Femme, s’aime soi-même : Car personne n’a jamais haï sa propre chair ; mais il la nourrit et l’entretient, comme aussi le Seigneur fait l’Église, parce que nous sommes les membres de son corps, étant de sa chair et de ses os. C’est pour cela que l’homme quittera son Père et sa Mère, et s’attachera à sa Femme, et les deux seront une seule chair.

(Éphésiens 5: 25-26, 28-31)

Maris, aimez vos Femmes comme Jésus-Christ a aimé son Église, qu’il a choisie pour son Épouse, pour laquelle il a eu une si grande charité, qu’il a bien voulu se livrer à la mort de la croix pour elle ; non qu’il eut trouvé de la beauté en elle ; mais afin qu’il la rendit belle, en lui acquérant par son sang la rémission de ses péchés, dont il lui a donné le Symbole et le Sceau par le Baptême, comme il lui en a donné les assurances par sa parole, en la sanctifiant par son Esprit, afin qu’il se la rendit une Épouse sainte, et glorieuse, dont la beauté fut un jour sans aucune imperfection : Sur ce divin modèle, les Maris doivent aimer leurs Femmes, comme ils aiment leurs propre corps ; car l’union qu’ils ont avec elles, les lie si étroitement, que quand ils les aimeront ainsi, ils s’aimeront eux-mêmes. Or la nature nous apprend à nous aimer nous mêmes, et jamais aucun n’a haï sa propre chair ; au contraire, chacun la nourrit, et fait tout pour sa conservation, comme Jésus-Christ a fait tout pour son Église : Car nous ne sommes pas plus intimes à nous-mêmes que nous le sommes à Christ ; nous sommes les membres de son corps, comme les parties de sa chair et de ses os : Et parce que l’institution du premier mariage a été une image de l’union de Jésus-Christ avec son Église, et que cette communion est encore plus étroite et plus indissoluble que n’est celle du mariage ; on lui peut appliquer ce qu’Adam prononça autrefois, que l’homme laissera son Père, et sa Mère etc. ce qui représentait le grand et merveilleux renoncement que Jésus-Christ serait en faveur de son Église. (2 Corinthiens 8: 9 ; Philippiens 2:6-7).

Vous Maris, de même, comportez-vous discrètement avec elles, comme avec un vase plus fragile ; savoir, féminin, leur rendant honneur, comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de vie ; afin que vos prières ne soient point interrompues.

(1 Pierre 3: 7)

Vous Maris, bien que vous ayez quelque prééminence au dessus des Femmes, usez pourtant avec elles de beaucoup de circonspection et de prudence. Le sexe féminin est sans difficulté plus fragile, et le nôtre a quelque supériorité ; mais cela nous doit engager à avoir des égards pour ce Sexe, et si vous considérez que Dieu a rendu vos Femmes participantes de la même grâce ; qu’elles ont droit d’aspirer à la même gloire et au même héritage que vous, et qu’il vous a tous ainsi égalés ; vous leur devez aussi de l’honneur, et prendre garde que par des dissensions, et des divisions, vous ne troubliez vos dévotions particulières, et que la discorde n’interrompe les prières que vous devez présenter à Dieu, d’une commune affection.