Chapitre 3: Dieu: son Unité et la Trinité – Confession de foi des Églises Réformées de Suisse

Il y a un seul Dieu tout parfait.

Nous croyons et nous enseignons:

1. Qu’il n’y a qu’un seul Dieu (Deut. IV, 35, 39; VII, 9; Eph. IV. 6.);

2. Que cet Être existe nécessairement par lui-même; qu’il est suffisant à lui-même; invisible, immatériel, immense et le seul Éternel(1 Tim. VI, 16; 1 Rois VIII, 27; Ps. CXXXIX, 7-10.);

3. Qu’il est tout-puissant et créateur de toutes les choses qui existent (Ps. CXV, 3; Ephes. I, 11; Néh. IX, 6; Ps. XXXIII, 9.);

4. Qu’il est vivant, qu’il vivifie et conserve tout (Jér. X, 10; 1 Tim. I, 16; Ps. CIV, 14; XXXVI, 7;. Matth. X, 29-30.);

5. Enfin qu’il est bon, sage, miséricordieux, juste, véritable, fidèle (Ps XXXVI, 6; Matth. XIX, 7-8; Ps. CIII, 8, 12; Deut. XXXII, 4; Deut. VII, 9.), et notre souverain bien

Le polythéisme rejeté.

Nous rejetons donc avec horreur la pluralité des Dieux, parce qu’il est écrit: L’Éternel ton Dieu est le seul Dieu (Deut. VI, 4.),

Je suis l’Éternel ton Dieu, tu n’auras point d’autre Dieu que moi (Ex. XX, 2-3; Ésaïe XLV, 5.).

Y a-t-il quelqu’autre Dieu que moi? Il n’y a point d’autre rocher. (Ésaïe XLIV, 8.)

Dieu dit encore à Moïse:

Je suis l’Éternel, l’Éternel, le Dieu fort, pitoyable, miséricordieux, tardif à la colère,abondant en miséricorde et en vérité. (Exode XXXIV, 6.).

Confession du mystère de la Trinité.

En même temps nous croyons et nous enseignons que ce Dieu qui, dans son essence, est immense, unique et indivisible, est distingué dans l’écriture sainte en personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, sans être séparées l’une de l’autre et sans être confondues l’une avec l’autre: Mystère incompréhensible, mais sans contradiction! Le Père a engendré le Fils de toute éternité et le Fils a été engendré du Père d’une manière ineffable.

Le Saint-Esprit procède de l’un et de l’autre, de toute éternité et il doit être adoré avec l’un et avec d’autre. Il n’y a pas trois Dieux, mais ils sont trois dans une même essence, semblables, co-éternels, cependant distincts, d’une manière incompréhensible, tant à l’égard de leur personnalité, en ce que l’un n’est pas l’autre, qu’à l’égard de l’ordre, en ce que l’un précédé l’autre. Il ne faut concevoir entre eux aucune inégalité, mais leur essence est tellement unie, qu’elle est commune au Père, au Fils et au Saint-Esprit et qu’il n’y a qu’un seul et même Dieu.

Distinction incompréhensible dans la divinité enseignée dans l’écriture.

L’écriture sainte nous enseigne fort clairement cette distinction incompréhensible dans la divinité; comme quand l’Ange dit à la bienheureuse Vierge:

Le Saint-Esprit surviendra sur toi et la vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre et le Saint Enfant, qui naîtra de toi, sera appelé le Fils de Dieu (Luc I, 35.).

Ainsi encore lorsque Jésus fut baptisé par Jean, on entendit du ciel une voix, qui disait: Ç’est ici mon Fils bien-aimé (Matth. II, 16-17.).

Le Saint-Esprit parut en même temps sous la forme visible d’une colombe. C’est aussi par cette raison que le Seigneur ordonne de baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Matth. XXVIII, 19.). Il dit encore ailleurs, le Père vous enverra le Saint-Esprit en mon nom (Jean XIV, 26.); quand le Consolateur viendra, lequel je vous enverrai de la part de mon Père, savoir l’Esprit de vérité, qui procède du Père, il rendra témoignage de moi (Jean XV, 26.).

Le symbole des Apôtres.

Pour tout dire en un mot sur cet article important, nous recevons le symbole, qu’on nomme des Apôtres, comme une ancienne confession de la vraie foi chrétienne.

Condamnations des Juifs, des Mahométans et des Anti-trinitaires.

Nous rejetons donc ici la doctrine des Juifs et celle des Mahométans, en tant qu’ils nient la sainte Trinité dans une essence divine et qu’ils en parlent injurieusement.

Nous rejetons de même toutes les hérésies, qui enseignent que le Fils et le Saint-Esprit n’ont que les noms de la divinité, qui leur sont donnés.

Nous condamnons la doctrine de ceux qui prétendent que dans la trinité il y a une personne créée et soumise à l’autre, ou qu’il y a entre elles de l’inégalité et de la subordination, de la confusion ou de la réparation, ou qu’il y a dans l’une quelque chose de matériel, la doctrine encore de ceux qui soutiennent que le Fils et le Saint-Esprit ne sont que des affections, des propriétés, ou des attributs de Dieu le Père.

Telles furent les erreurs des Monarchiques, des Patripassiens, disciples de Praxeas, des Noëtiens. des Antropomorphites, des Sabelliens de Paul de Samosate » d’Arius, d’Aëtius de Macédonius et d’autres Sectaires semblables.