Ce qu’Éphésiens nous apprend sur notre passé, notre présent et notre avenir (Edward Welch)

L’histoire principale de la Bible 

Vous avez sans doute un ami ou un membre de la famille qui vous a raconté la même histoire des dizaines de fois. Pourtant, chaque fois, vous l’écoutez toujours avec le même intérêt. Les histoires qui ont ce genre de pouvoir persistant ne sont pas simplement divertissantes. Elles sont instructives. Elles parlent du passé, mais influent sur le présent et pourraient même indiquer la voie vers l’avenir. 

Nous voulons faire de même avec la Bible. Nous voulons pouvoir dire et raconter son histoire de sorte qu’elle nous façonne. Cela nous aidera à nous en souvenir et à y revenir rapidement quand les tracas de la vie émergeront. 

Éphésiens 1.3-14 exprime cette idée de manière particulièrement riche. L’enthousiasme de Paul est tel que le passage original comporte une seule longue phrase au rythme haletant. Le débordement de sa pensée le mène du passé, au présent, puis à l’avenir.

Voici votre passé

Notre passé est un chaos composé de choses à la fois bonnes et horribles. La façon dont nous l’évoquons à vingt ans est différente de celle dont on en parle à soixante. Paul suppose que nous avons tous nos histoires particulières. Il raconte la plus profonde, celle dont nous faisons tous partie. 

En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui ; il nous a prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté (Éphésiens 1. 4,5).

Certes, nous avons été choisis et prédestinés pour l’adoption. Toutefois, quel est le lien logique entre cette histoire et le rejet, la perte, ou le fait d’être victime ? Elle n’en minimise certainement pas les effets. Au contraire, elle révèle encore plus vivement leur nature perverse puisque ces choses s’opposent à Dieu et à son intention initiale. Néanmoins, la grande histoire de l’amour et de la grâce de Dieu vient contrebalancer les circonstances de notre passé. Ce sentiment d’appartenance nous pousse à affirmer : « Le mal et la misère ne gagneront pas : les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être. » Chaque rappel du récit réunit encore plus de détails sur les bénédictions que nous avons reçues en Jésus-Christ et ajoute plus de poids à l’histoire par excellence. 

À l’évidence, cette histoire est une réalité pour ceux qui suivent Jésus. C’est celle que nous voyons à travers les lunettes de la foi. Il nous a cherchés, aimés et adoptés, de sorte que la vie en Christ est beaucoup plus qu’une simple libération conditionnelle prolongée. Puisque son amour repose sur une décision qu’il a prise il y a longtemps et non sur nos allégeances vacillantes, nous nous appuyons désormais sur Jésus et notre raison d’être est ravivée : nous faisons maintenant partie de la famille royale. 

Voici votre présent 

L’amour persévérant de Dieu à travers les âges se traduit à présent par la rédemption et le pardon des péchés. Cette vérité détermine tout le reste. Celui qui est livré à son péché est séparé de Dieu. Seul le sacrifice prodigieux de Christ pour nous peut nous rapprocher du Dieu saint de telle manière qu’il ne nous quittera jamais. 

En lui nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés, selon la richesse de sa grâce, que Dieu a répandue abondamment sur nous par toute espèce de sagesse et d’intelligence ; il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même (Éphésiens 1.7-9).

Pourquoi se donner la peine de se rappeler ces choses? Après tout, le pardon des péchés peut sembler un peu lointain pour celui qui croit que ses péchés ne sont pas aussi importants qu’on le prétend ou pour qui le pardon est trop beau pour être vrai. Par conséquent, Jésus est tenu à l’écart de la vie quotidienne et la gratitude se manifeste en fonction des événements de la journée plutôt que des bénédictions immuables de Dieu. 

Cette partie de l’histoire prend tout son sens quand nous nous souvenons que nous sommes pécheurs et que nous avons tendance à nous détourner de Dieu. Même lorsque nous prenons soin des autres, nous sommes incapables d’extirper l’égoïsme de nos cœurs. Trop souvent, l’obéissance est tout simplement une heureuse convergence entre ce que nous voulons faire et ce que Dieu nous demande de faire. Or, cette histoire profonde agit avec plus d’efficacité quand nous prenons l’habitude de confesser nos péchés : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Mt 6.12). 

Une grâce admirable : voilà ce qui est au centre de notre histoire actuelle.  

Voici votre avenir

Une belle histoire se termine bien. Une histoire qui se termine mal rend tout le reste absurde. Qui se soucie d’un bon travail aujourd’hui quand la mort effritera finalement tout ce qu’il a produit? 

[Un dessein a été dévoilé en Jésus-Christ], le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre […] En lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis, pour célébrer sa gloire (Extraits choisis du passage d’Éphésiens 1.9-14).

Que signifie cette partie du texte : « toutes choses […] dans les cieux et […] sur la terre » ? Le dessein de Dieu consiste à nous restaurer de même que toute la création. Tout ce qui va mal maintenant sera réuni sous l’activité du Roi Jésus. Tout sera restauré. Quelque chose se prépare. Non seulement nous connaissons personnellement le pardon des péchés, mais nous faisons également partie du dessein de Dieu qui vise à rétablir la justice, la beauté, la réconciliation et la miséricorde. Quand nous venons à Jésus, la vie prend soudain tout son sens. 

Dès à présent, nous prenons part à ce dessein de maintes façons. Nous avons été incorporés au projet de restauration mis en place par Dieu. De simples gestes d’amour, qui font écho à la justice, à la beauté, à la réconciliation et à la miséricorde de Dieu sont désormais intégrés au dessein de son royaume. Tout ce que nous faisons à cause de Jésus contribue à ce dessein ultime. La mort ne les atténue en rien.

Cette espérance nous fortifie dans les épreuves et les corvées de la vie quotidienne. Puisque nous connaissons la destinée de toutes choses dans le ciel et sur la terre, nous sommes en mesure d’attendre et de persévérer (1 Th 1.3). Cette fermeté ou persévérance est la clé d’une existence bien vécue. Sans elle, nous sommes plongés dans le mécontentement, les dépendances de toutes sortes ou le désespoir. Avec elle, nous anticipons et racontons une tout autre histoire et non pas celle que la détresse actuelle essaie de raconter. Tandis que la souffrance chronique suppose que rien ne changera jamais, l’espoir sait que notre Sauveur s’est engagé à rechercher notre bien. L’espoir connaît l’amour de Jésus et gagne en assurance, car toutes les promesses faites par Dieu ont déjà été accomplies en Jésus-Christ.


Cet article est adapté du livre : « Côte à côte » de Edward T. Welch