Bien plus, il est ressuscité (Thomas Goodwin)

Un accord parfait

En ramenant à la vie le Grand pasteur des brebis, Dieu a donné un témoignage positif de la réparation entière et parfaite accordée à sa justice qui demande la mort du pécheur : c’est le premier degré d’importance que la résurrection doit avoir pour nous, et la première base qu’elle présente à la pleine assurance de la foi. Quoique cette dernière discerne dans la mort de Jésus assez de valeur pour acquitter l’énorme dette de l’humanité, elle a encore besoin d’un signe qui lui atteste, non pas que Jésus ait fait assez pour que la justice pose son sceptre irrité en présence de la croix, mais que l’œuvre du Rédempteur a reçu dans les cieux une acceptation solennelle ; ou, en d’autres termes, qu’il y a eu parfait accord entre le créancier et celui qui s’est désigné comme caution, relativement au mode de paiement.

Une substitution légitime et suffisante

Car ce n’est pas suffisant que Jésus s’offre lui-même à notre place pour accomplir toute justice ; il est nécessaire que, dans un cas comme celui-ci, cette substitution soit reconnue comme légitime et comme suffisante dans le conseil de Dieu et que nous sachions comme une chose certaine qu’il en est ainsi. Un créancier peut vouloir être payé, non par une caution (quoique nous en ayons une valable), mais par le débiteur lui-même, et l’acceptation de la caution est en soi un acte de grâce qui dépend du bon plaisir de notre créancier. C’est ce que l’apôtre insinue (Ro 3.23) quand il présente la grâce comme fondement du salut, aussi bien que la rédemption qui est en Jésus-Christ.

Or, qu’est-ce qui prouve que Dieu a consenti à recevoir cette rédemption ? Ce n’est rien d’autre que la vie que Christ a reprise. Sa résurrection est la décharge authentique de l’obligation qui était contre nous, et la foi saisit cette résurrection pour s’assurer que Jésus a véritablement ôté le péché du monde. Elle la présente avec confiance à l’accusateur, comme un débiteur présenterait une créance acquittée à quiconque viendrait l’importuner de la part de son créancier. De là le triomphe de Paul dans Romains 8.34 : « Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité… » Le Fils de Dieu a porté la malédiction du péché, et le Père l’a ramené d’entre les morts pour attester du fait que, maintenant, son âme est satisfaite et qu’il n’a plus rien à exiger des croyants.

Il y a mieux

Mais il y a mieux encore ici, et le « bien plus » de l’apôtre indique un degré ultérieur de paix et de confiance sur lequel la foi peut s’élever par la contemplation du Sauveur ressuscité. Quand Dieu justifie, il ne déclare pas seulement la non-culpabilité du pécheur, mais il rétablit ce dernier dans les privilèges que son état de prévention lui avait fait perdre, et le réintègre dans ses droits de bourgeoisie (Ro 5.1,2). Le croyant ne sort pas seulement de la misère, mais il est déclaré juste ; il n’est pas simplement absous authentiquement, mais il est réhabilité et constitué membre de la famille de Dieu ; non seulement il ne vient point en condamnation, mais il est passé de la mort à la vie, et il bénéficie de la promesse d’être ressuscité au dernier jour (Jn 3.16 ; 5.24,25 ; 6.40).

Or, c’est sur la résurrection de Christ que sont fondés ces privilèges car, comme le dit l’apôtre (Ro 4.25), il « a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification ». En d’autres termes, comme sa mort donne satisfaction plénière aux droits de la justice éternelle – et en conséquence nous absout de toute peine méritée par nos offenses –, sa vie nous constitue justes, ou participants des privilèges que lui a acquis son obéissance. En effet, si sa mort nous procure une bénédiction puisqu’il l’a soufferte à notre place, sa résurrection doit aussi nous en procurer une correspondante (Ro 6.5).


Cet article est tiré du livre : « Le triomphe de la foi justifiante » de Thomas Goodwin