5 façons de communier avec Christ lors d’une journée chargée (David Mathis)

Se faire de la place pour la discipline spirituelle

Nous avons tous connu cela. Aujourd’hui a peut-être même été pour vous l’une de ces « folles journées ». Du moins sur un plan spirituel. J’espère qu’avec le temps vous avez réussi à mettre en place certaines routines et « habitudes de grâce » qui vous sont propres. Des moments, des lieux et des manières de rechercher la communion avec Dieu au quotidien. Peut-être les pratiquez-vous depuis assez longtemps pour que certains réflexes soient en place : lorsque votre réveil sonne un matin de « jour ordinaire » vous savez déjà comment intégrer à vos préparatifs ce temps dans la Parole, court mais nutritif, vous permettant de réajuster vos pensées, recharger votre cœur et vous mettre en condition pour attaquer la journée. Mais voilà qu’arrivent ces folles journées ! Plus souvent qu’on ne le voudrait d’ailleurs. Peut-être une bonne conversation s’est-elle prolongée tard dans la nuit et rend le réveil plus que difficile. Peut-être passez-vous quelques jours dans la famille, ou la famille passe-t-elle quelques jours chez vous. Pour les jeunes parents, ce sont parfois les enfants qui les empêchent de dormir toute la nuit ou qui sont sortis du lit aux aurores réclamant au quotidien leurs tartines et leur attention. Ou peut-être est-ce juste une période de votre vie où aucun matin ne ressemble à un autre. Chaque jour, l’ennemi semble déborder de créativité pour vous empêcher de vivre ce moment de tête-à-tête avec Dieu. Quelles que soient les circonstances qui viennent perturber vos habitudes, ces matins de folie soulèvent une question importante : comment aborder et mettre en œuvre (si cela est possible) les moyens de grâce que sont la méditation de la Parole et la prière lorsque la souveraineté de Dieu vous pousse hors de votre routine ?

1. Rappelez-vous la raison d’être de vos « habitudes de grâce ».

Pourquoi avez-vous mis en place des routines spirituelles pour démarrer chaque journée ? Vous ne lisez pas la Bible dans le simple but de cocher des cases ! Vous la lisez afin de vivre en communion avec le Christ ressuscité au travers de sa Parole. Ce n’est pas parce que vous aurez réalisé toutes les étapes de votre routine spirituelle que vous marcherez dans sa grâce aujourd’hui. Ce qui est essentiel, ce n’est pas d’avoir un temps prolongé à un jour déterminé, mais bien d’entretenir une communion régulière avec Christ. Vous pourriez lire tous les passages prévus pour la journée, consacrer un long moment à l’écriture de vos pensées en méditant et priant, travailler sérieusement à la mémorisation des Écritures et … malgré tout commencer votre journée en vous appuyant sur vos propres forces et sans mourir à vous-même tandis que vous vous appliquez à servir les autres. Il est d’ailleurs fort probable que ce soient les jours où vous vous sentez le plus confiant et spirituellement au mieux que vous aurez le plus tendance à marcher par vos propres forces plutôt qu’en vous appuyant sur Dieu (1 Pierre 4 : 11).

2. Voyez-y un chemin d’amour.

C’est faire preuve d’amour (envers les autres) que de rechercher une communion régulière avec Dieu. Lorsque notre âme s’affermit et se développe verticalement, cela produit toutes sortes de bons fruits sur le plan horizontal. Lorsque votre âme est régulièrement modelée et nourrie par une vraie relation avec Dieu à travers sa Parole et la prière, vous devenez un meilleur conjoint, parent, ami, cousin, enfant, voisin. Parfois, la meilleure preuve d’amour que nous puissions donner, c’est de nous isoler des autres pendant quelques minutes, afin de nourrir notre âme de Dieu et de sa bonté et de revenir vers notre famille ou notre communauté, revigorés et prêts à répondre à leurs besoins. Mais à d’autres moments, le chemin de l’amour consiste à mourir à nos désirs d’un moment de solitude – y compris pour d’aussi bonnes choses que la méditation de la Parole ou la prière – afin de nous occuper du petit qui est malade ou qui s’est levé tôt, de préparer et servir le petit-déjeuner pour notre famille ou d’aider notre conjoint ou un ami qui traverse des moments difficiles.

3. Développer une routine quotidienne qui soit flexible.

Pour prendre en compte les folles journées à venir et s’y préparer il faut développer des habitudes qui soient suffisamment flexibles. Essayez de mettre en place une routine qui puisse, soit s’étaler au-delà d’une heure lorsque vous avez le temps, soit ne durer que dix minutes, ou même moins, lorsque l’amour le demande. Par exemple, vous pouvez partir sur la base d’un schéma simple comme celui que nous avons proposé dans ce livre : lecture de la Parole – méditation – prière. Les jours où vous avez beaucoup de temps, vous pouvez lire et méditer plus longuement, écrire dans votre journal et mémoriser un passage que vous trouvez important, prier sans vous presser, en passant de l’adoration, à la confession, aux actions de grâce et aux requêtes. Mais lorsqu’une journée folle l’impose, vous pouvez enchaîner lecture, méditation et prière en quelques minutes seulement. Au lieu de lire tous les textes prévus dans votre plan de lecture, concentrez-vous sur un court Psaume ou sur un petit passage des Évangiles ou des épîtres. Cherchez une expression de la bonté Dieu dans ces quelques lignes, méditez sur ces bienfaits qui vous sont offerts en Jésus et cherchez à graver cette vérité dans votre cœur. À la lumière de cette vérité, priez alors pour votre journée et vos besoins immédiats, et apportez devant Dieu toutes les requêtes spontanées présentes à votre esprit ce matin-là. Si vous êtes vraiment pressés par le temps, passez tout de même quelques instants dans la prière, et soyez déterminés à prier et dépendre du Seigneur tout au long de la journée. Jésus peut vous accompagner, même dans vos journées les plus actives. Dites à Dieu que certaines circonstances particulières et l’appel de l’amour semblent vous plonger directement dans l’action aujourd’hui. Reconnaissez que, de toute façon, ce n’est pas un long temps de méditation et de prière qui vous ferait gagner ses faveurs et son aide. Et demandez-lui de manifester sa puissance aujourd’hui en devenant votre force dans vos moments de faiblesse spirituelle. C’est souvent au cours de ces folles journées que nous ressentons le plus notre besoin de dépendre de lui et que nous sommes le plus conscients de notre faiblesse. C’est une bonne chose, car Dieu peut alors manifester sa force ! « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12 : 9).

4. Dieu pourvoit à vos besoins à travers ceux qui vous entourent.

Les moyens de grâce ne sont pas strictement personnels. Ils sont foncièrement collectifs. Même notre temps personnel avec Dieu est lui aussi largement façonné par nos vies au sein de la communauté et par tous ceux qui nous ont donné un enseignement. Notre lecture personnelle de la Parole et notre temps de prière peuvent se révéler puissants et ce sont des habitudes de grâce à cultiver au quotidien. Mais un rappel de la grâce de Dieu de la bouche de notre conjoint, d’un ami, d’un frère ou d’une sœur dans la foi peut aussi avoir un impact puissant dans nos vies. Ne négligez pas la force de la communion fraternelle en tant que moyen de la grâce de Dieu. Si, l’un de ces matins de folie, vous n’arrivez tout simplement pas à trouver un peu de temps seul avec Jésus, soyez alors particulièrement attentifs aux petites parcelles d’Évangile que vous pourrez glaner au cours de vos conversations avec d’autres personnes qui aiment Jésus. Si vous vivez tous les deux une folle journée, une courte conversation qui recentre chacun sur le Seigneur et sur sa grâce peut devenir une source de nourriture spirituelle qu’aucun de vous n’aurait pu recevoir autrement.

5. Faites un bilan de la journée et tirez des leçons pour une prochaine fois.

Lorsque votre folle journée se termine, cherchez à en tirer des leçons sur la manière de mieux anticiper et mieux gérer de telles situations à l’avenir. Si vous vous êtes couchés trop tard pour regarder un film ou une émission sans grand intérêt, la leçon à en tirer serait simplement de faire mieux la prochaine fois. Mais souvent, il n’y a rien de particulier à apprendre. C’est juste une tranche de vie que nous traversons. Des journées folles, il y en aura toujours. Et il y a même des périodes de la vie, comme celle qui suit l’arrivée d’un nouveau-né, qui seront, quelle que soit notre organisation, des saisons folles ! Toutefois, en étant déterminés et en mettant en place un programme, aussi modeste soit-il, nous pouvons apprendre à survivre à ces journées. Nous pouvons même avancer dans une plus grande dépendance envers Dieu, tout en sachant que ce n’est pas la parfaite exécution de nos routines spirituelles qui nous assure ses faveurs et bénédictions. Vous pouvez être en communion avec Jésus même pendant vos journées folles.


Cet article est adapté du livre : « La grâce au quotidien » de David Mathis