5 étapes en vue de prêcher Christ (Nick Roark & Robert Cline)

1. Le contexte

La première étape d’une théologie biblique consiste à lire les choses dans leur contexte. C’est l’angle initial duquel il nous faut examiner et comprendre tout passage biblique. Pour comprendre n’importe quel texte des Écritures, nous devons d’abord le lire attentivement, puis discerner son contexte en utilisant la méthode d’interprétation grammaticale et historique.

Celle-ci tient compte de deux contextes essentiels à une bonne compréhension des textes de l’Ancien Testament : le contexte historique et le contexte littéraire.

I. Le contexte historique.

Qu’est-ce que ce passage signifiait pour ses premiers lecteurs ? Le sens que le texte avait à l’origine représente le seul moyen objectif d’éviter de dévier vers toutes sortes de messages subjectifs et arbitraires. Dès lors que l’on abandonne le sens premier, il y a un risque que l’interprétation soit erronée et que la personne qui se penche sur le texte le dénature pour lui faire dire ce qu’elle souhaite.

Pour établir fidèlement le contexte historique d’un passage, on peut se poser plusieurs questions, telles que celles-ci :

  • Qui en est l’auteur ?
  • À qui l’auteur s’adressait-il, à l’origine ?
  • Quand ce texte a-t-il été écrit ? Trouve-t-on des indices historiques dans ce texte, nous indiquant l’époque à laquelle il a été rédigé ?
  • À quels besoins de ses auditeurs l’auteur cherchait-il à répondre ?
  • Quel sens l’auteur cherchait-il à donner au texte lorsqu’il s’est adressé à son auditoire ?

Notez par exemple la grande valeur du contexte historique dans le cas d’une étude sur le livre des Lamentations de Jérémie. Ces poèmes de complaintes ont été écrits à la suite de la destruction de Jérusalem et de son temple par les Babyloniens, en 586 av. J.‑C. (voir Jé 52). Il est indispensable de connaître ce contexte historique pour être en mesure d’interpréter et de mettre en application ce livre.

II. Le contexte littéraire.

Une fois le contexte historique d’un passage établi, on peut étudier son contexte littéraire. Il faut d’abord déterminer de quel genre de texte il s’agit.

Dans l’Ancien Testament, il conviendra de découvrir si le passage à l’étude est narratif, poétique, prophétique, légal, rempli de paroles de sagesse ou apocalyptique. Quant au Nouveau Testament, on peut le diviser en trois genres différents. Les Évangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean) sont des récits historiques de la vie de Jésus. Chacun d’eux le présente comme étant l’accomplissement des promesses divines de l’Ancien Testament selon lesquelles Dieu enverrait un Sauveur pour son peuple. Nous trouvons ensuite la narration historique de l’établissement et de l’expansion de l’Église dans le livre des Actes. Les Évangiles et les Actes des apôtres sont de nature historique.

À la suite de ces livres se trouvent les épîtres, ou les lettres. Elles ont été écrites pour enseigner aux chrétiens ce que suivre Christ signifie.

Le Nouveau Testament se termine avec un livre que l’on qualifie de littérature apocalyptique : Apocalypse. Jean, son auteur, offre une vision de la fin des temps dans le but de préparer et d’encourager les croyants à vivre pour Christ aujourd’hui.

L’importance du contexte

S’efforcer de bien cerner la Parole de vérité consiste, entre autres, à savoir discerner le genre d’un livre et à le lire, l’interpréter et l’appliquer en conséquence. Une fois que vous avez déterminé son genre, vous devez examiner la structure du passage. Commencez en étudiant les mots et la grammaire du texte. Cherchez des balises nettes qui en indiquent l’ossature, des mots ou des expressions qui y sont répétés, et cherchez attentivement à en saisir le ton.

L’étude d’un passage dans son contexte exige que l’on acquière une bonne compréhension de ce qu’il signifie, à la fois dans son contexte littéraire immédiat et éloigné. Que lit-on juste avant le passage ? Qu’est-il écrit tout de suite après ? Le contexte immédiat porte sur ce que le verset, la phrase, le paragraphe et le chapitre disent et sur les liens qui existent entre eux. Le contexte plus éloigné porte sur le sens du passage à la lumière de l’ensemble du livre.

Le contexte est roi. Nous avons vu qu’un passage pris hors de son contexte devient en réalité un prétexte pour appuyer un argument. Par conséquent, commencez toujours par regarder un passage en vous positionnant de manière à le lire dans le contexte que le Saint-Esprit a lui-même inspiré tant au point de vue historique que littéraire.

2. Le contrat (ou l’alliance)

Une fois que l’on a lu un passage dans son contexte, il faut le situer par rapport à l’alliance à laquelle il est rattaché. Les alliances de Dieu sont considérées comme les poutres d’acier qui soutiennent l’histoire des Écritures, laquelle est centrée sur Christ. Il est donc important de relever toute structure du texte qui indique les avancements du plan de Dieu au moyen d’une alliance. Une fois que vous aurez un aperçu des contextes historique et littéraire, il vous faudra étudier le passage en y apposant le filtre de l’alliance à laquelle il est rattaché. Son plan de salut nous est révélé progressivement d’un bout à l’autre des Écritures, jusqu’à l’apogée de la venue de Jésus‑Christ. Sa façon de le dévoiler ressemble à une semence qui pousse et devient un arbre. Ainsi, pour interpréter correctement un passage étudié, il est essentiel de discerner où il s’insère dans cette progression marquée par les alliances.

De multiples exemples bibliques

Comme nous l’avons vu au chapitre 3, d’un bout à l’autre de la Bible, en commençant par le livre de la Genèse, Dieu a entretenu des relations avec des personnes spécifiques et à des moments spécifiques au moyen d’alliances :

  • L’alliance avec Adam (Ge 1 – 2 ; Os 6.7)
  • L’alliance avec Noé (Ge 9.8‑17)
  • L’alliance avec Abraham (Ge 12.1‑3 ; 15.1‑21 ; 17.1‑14)
  • L’alliance avec Moïse (Ex 19 – 25)
  • L’alliance avec David (2 S 7)
  • La nouvelle alliance (Jé 31.27‑34 ; Éz 36.24‑28 ; Mt 26.27‑30).

Lorsque vous interprétez des passages des Écritures, il vous faut donc déterminer sous quelle alliance se trouve le peuple de Dieu à ce point précis de l’histoire biblique. Observez le texte choisi à la lumière de l’alliance. Par exemple, comment interprèteriez-vous et appliqueriez-vous les passages suivants de l’Ancien Testament ?

  • Les instructions données à Noé pour la construction de l’arche
  • Les promesses d’un pays pour Abraham
  • Les lois sur la nourriture dans Lévitique
  • Les promesses d’une protection divine faites à David

Chacun de ces passages est expressément relié à une alliance biblique. Pour pouvoir les interpréter correctement, il est crucial de savoir à laquelle ils se rattachent et où ils se situent dans le scénario des Écritures.

Associer l’alliance biblique qui convient à un récit de l’Ancien Testament, quel qu’il soit, vous aidera également à bien le situer dans le déroulement de l’histoire de la rédemption :

Création → Chute → Rédemption → Nouvelle création

Chaque évènement dans les Écritures peut être placé sur cette feuille de route historique de la rédemption. La succession d’alliances dans le scénario nous aide non seulement à découvrir la place du texte choisi, mais aussi à comprendre la nôtre dans le plan rédempteur de Dieu.

 La compréhension du contexte de l’alliance aide à l’application

Une bonne compréhension du contexte de l’alliance s’avère également particulièrement utile pour appliquer l’Ancien Testament. À titre d’exemple, quel sens donneriez-vous et comment appliqueriez-vous Lévitique 19.19, « tu ne porteras pas un vêtement tissé de deux espèces de fils » ? Il n’est pas approprié d’intégrer ce texte directement à notre vie, pour la simple et bonne raison que nous ne vivons pas sous l’alliance faite avec Moïse en ce qui concerne l’habillement. Cette loi avait été décrétée à l’époque de ce patriarche et elle s’appliquait au peuple d’Israël dans le but d’établir une nation sainte, distincte du reste du monde. De façon plus générale, elle fait partie d’un collectif de commandements dans Lévitique 19 qui appellent Israël à se conformer à la sainteté de Dieu en suivant le principe de séparation que le Créateur instaure au sein même de sa création et en se séparant des pratiques païennes des nations environnantes.

Mais, en tant que croyants, nous savons que Christ est venu, qu’il a accompli parfaitement la loi de Moïse et qu’il a inauguré la nouvelle alliance à travers sa mort sacrificielle et sa résurrection. Cependant, tout comme Israël, l’Église est aussi appelée à être une nation sainte, comme Dieu est saint (1 Pi 1.14‑16). Sous la nouvelle alliance, ce qui nous distingue en tant que personnes choisies par Dieu, habitées par son Esprit, est qu’il nous purifie et nous rend irréprochables au milieu d’une génération perverse et corrompue.

Par conséquent, lorsque vous interprétez un quelconque texte biblique, posez-vous la question : où se situe ce passage au sein du scénario biblique et à quelle alliance est-il rattaché ?

3. Le canon

Lorsque l’on travaille avec la théologie biblique, le deuxième critère à prendre en compte dans l’interprétation est le canon des Écritures. Cela signifie qu’il faut toujours se rappeler le principe selon lequel la Bible s’interprète toujours d’elle-même. Lorsque vous lisez un texte, vous devez également chercher des liens avec d’autres passages des Écritures.

Utilisez une Bible qui offre un système de renvois vers d’autres versets ; c’est le meilleur moyen de trouver ces liens. Dans la plupart des Bibles, il vous fournira des indices de citations pertinentes, d’allusions et de connexions avec d’autres portions des Écritures.

Si vous avez déjà lu l’Ancien Testament d’un bout à l’autre, de Genèse à Malachie, vous avez dû remarquer qu’il est rempli de ses propres citations. J’entends par cela que ses auteurs font fréquemment allusion, écho ou référence à des passages qui les précèdent dans le canon. Par exemple, les Psaumes se reportent souvent aux évènements qui sont relatés dans le Pentateuque (voir Ps 8 ; 95). La dernière partie du livre de Daniel (chapitres 9 à 12) est une vision que Daniel a eue et qui aide à interpréter une prophétie qui avait été donnée auparavant à Jérémie (Jé 25.1‑12 ; Da 9.2).

Par conséquent, lorsque vous lisez un texte des Écritures, quel qu’il soit, posez-vous la question : quels liens l’auteur fait-il avec le reste de la Bible ? Consultez les références auxquelles ce passage vous renvoie et utilisez-les pour vous aider à saisir ce que le texte étudié signifie dans le contexte de tout le canon des Écritures.

De plus, lorsque vous cherchez à interpréter un passage de l’Ancien Testament qui est également cité dans le Nouveau Testament, suivez, bien sûr, le sens que vous fournit ce dernier. Demandez-vous comment la compréhension qu’en a l’auteur néotestamentaire affecte votre propre interprétation de ces versets.

Des éléments à rechercher

Une lecture canonique exige qu’on lise attentivement. Ce faisant, voici cinq choses à rechercher :

I. Les thèmes

Cherchez les façons dont le texte choisi s’insère dans les principaux thèmes bibliques, de Genèse à Apocalypse. Des thématiques telles que la royauté, la Création, les sacrifices, le fils, la foi, la grâce et la gloire vous aideront à replacer votre passage dans le contexte canonique approprié puisqu’elles s’y trouvent du début à la fin.

II. Les prophéties

Jetez un œil dans le passé et vers l’avenir ! Attendez-vous à voir plusieurs niveaux d’accomplissement pour certaines prophéties. Un excellent moyen d’établir des liens à travers tout le canon des Écritures consiste à retracer les prophéties de l’Ancien Testament jusqu’à leur accomplissement en Christ.

III. La typologie

Cette discipline analyse des schémas qui se répètent dans les Écritures. Ils peuvent apparaître lors d’un évènement, chez une personne ou dans une institution de l’Ancien Testament qui indique ce qui est à venir et qui sera accompli dans le Nouveau Testament. Les schémas historiques des Écritures nous enseignent des vérités en ce qui concerne le Roi et son royaume.

Adam était par exemple une représentation de Christ :

« Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam, lequel est la figure de celui qui devait venir » (Ro 5.14).

De plus, lorsque Paul a décrit l’errance d’Israël dans le désert à l’Église de Corinthe, il a écrit :

« Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles » (1 Co 10.11).

L’agneau pascal était une figure prémonitoire d’un Agneau sans taches bien plus grand qui serait sacrifié pour sauver le peuple de Dieu lors d’un exode encore plus important (Ex 12.1‑13 ; Jn 1.36 ; 19.36 ; 1 Co 5.7,8 ; 1 Pi 1.19 ; Ap 5.6).

La typologie se distingue de l’allégorie. Cette dernière propose des liens arbitraires et purement linguistiques entre un symbole et ce qui y est représenté. Par exemple, le cordon écarlate que Rahab, la prostituée, a suspendu de sa fenêtre sur le mur de Jéricho, ne renvoie pas au sang de Christ. La ressemblance superficielle d’une chose à une autre dans les Écritures n’en fait pas une figure type. La façon la plus sûre d’établir ce qui est une représentation d’une autre chose est sans doute de laisser les auteurs bibliques eux-mêmes nous montrer quelle est cette figure type en la recherchant dans le texte en question.

IV. La promesse et l’accomplissement

Dieu tient toujours ses promesses. Plusieurs de celles qu’il a faites dans l’Ancien Testament se sont accomplies dans le Nouveau Testament. Lorsque vous étudiez ce dernier, vous devez revenir en arrière pour examiner la promesse initiale et pour constater qu’elle s’est concrétisée. A-t-elle été réalisée seulement en partie, en attendant l’achèvement complet à venir ? Ou bien, a-t-elle été entièrement réalisée ? Soyez attentif à l’aspect déjà réalisé‑pas encore réalisé de certaines promesses que le Roi Jésus a accomplies.

V. La continuité et la discontinuité

Qu’est-ce qui demeure comme avant et qu’est-ce qui a changé ? L’auteur cherche-t-il à soulever des différences ou des points communs dans le passage ? Par exemple, si vous enseignez sur Genèse 17, où Dieu ordonne à Abraham de pratiquer la circoncision, le contexte canonique vous conduit vers la discontinuité due à Galates 6.15, dans le Nouveau Testament :

« Car ce n’est rien d’être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c’est d’être une nouvelle création. »

Qu’est-ce qui a changé, entre Genèse 17 et Galates 6 ? Qu’est-ce qui est demeuré pareil ? Si vous vous posez ces questions, cela vous aidera à voir apparaître des liens canoniques de façon plus nette et vous démontrera la centralité de la venue de Christ dans le scénario de la Bible.

4. Le caractère de Dieu

Au fil de notre lecture de la Bible, le caractère de Dieu est un des éléments qui ne change pas. Il nous faut donc lire de manière théologique. Nous devons nous demander :

  • Qu’est-ce que ce passage révèle sur la personne de Dieu ?
  • Quels attributs de Dieu sont mis en valeur dans ce passage ?
  • Quels thèmes théologiques retrouve-t-on dans ce passage ?
  • Qu’est-ce que ces thèmes théologiques m’enseignent sur Christ le Roi ?

Le Dieu de l’Ancien Testament est le même que celui du Nouveau Testament. Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ est également le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

« Jésus‑Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement » (Hé 13.8).

Il nous faut donc porter une attention particulière lorsque nous lisons des textes bibliques qui décrivent la personne de Dieu et sa manière d’être.

Posez-vous la question : qu’est-ce que ce passage m’enseigne sur le caractère de Dieu ? Il est incroyablement utile d’étudier les Psaumes sous cet angle. Pour donner un exemple, une bonne part du Psaume 90 représente simplement la réflexion de Moïse sur le caractère immuable de Dieu. Il est éternel (90.2,4) ; en tant que puissant Créateur, il règne sur la vie et sur la mort (90.2,3,5,6) ; sa colère est sainte (90.7,8,11) ; c’est un Dieu de miséricorde, qui prend pitié, qui est bon (90.13,14) dont la puissance est glorieuse et qui est beau (90.16,17). Alors, prenez-en note et admirez le caractère de Dieu.

5. Christ

Tout ce que nous avons vu jusqu’à présent aboutit à ce dernier angle d’interprétation des textes. Nous avons en quelque sorte gardé le meilleur pour la fin.

Il nous faut lire de manière christologique. Quel que soit le passage sur lequel nous avons choisi d’enseigner, nous devons toujours nous demander en quoi il est relié à la personne et à l’œuvre de Christ. Chaque fois que nous ouvrons la Bible, nous devrions nous efforcer de comprendre en quoi le texte que nous lisons s’imbrique dans le scénario complet. Nous avons établi que Jésus est le héros ; nous devons donc nous poser des questions telles que :

  • Que nous révèle ce passage au sujet de Jésus‑Christ, de sa vie et de son œuvre ?
  • Ce texte attire-t-il notre attention sur la première venue de Christ ?
  • Anticipe-t-il le retour de Christ ?
  • Comment l’Évangile affecte-t-il ma compréhension du texte ?
  • Comment ce texte anticipe-t-il ou reflète-t-il l’Évangile ?

Conclusion

La Bible représente ce qu’il y a de plus précieux dans ce monde. Vous y trouverez la sagesse d’en haut et les oracles parlants du Dieu vivant. Puisse Dieu nous rendre fidèles dans notre résolution à étudier sa Parole, à la mettre en pratique et à l’enseigner aux autres (Esd 7.10). Et si l’on nous juge suffisamment fidèles dans l’interprétation des Écritures, nous devrons aider nos auditeurs à connaître et à aimer Jésus au moyen de toute la Bible.

Voilà comment la théologie biblique nous vient en aide. Voilà comment elle transforme le ministère d’enseignement d’une Église locale.


Nick Roark (M. Div., Southeastern Baptist Theological Seminary) est pasteur de la Franconia Baptist Church à Alexandria, en Virginie. Auparavant, Nick a fait partie de l’équipe pastorale de la Capitol Hill Baptist Church à Washington, D.C.

Robert Cline est directeur général du contenu de la formation et du programme d’études de l’International Mission Board, une division de la Southern Baptist Convention.


Cet article est tiré du livre : La théologie biblique de Nick Roark et Robert Cline