4 erreurs qui pourraient être évitées grâce à la théologie biblique (Nick Roark & Robert Cline)

1. L’Église qui prône l’évangile de la prospérité

Permettez-nous de vous présenter Jonathan. Il lit sa Bible chaque jour et il prie souvent, mais il n’a jamais terminé la lecture d’un seul des soixante-six livres des Écritures. Examinez sa Bible et vous verrez des versets encerclés dans l’Ancien Testament et des pages entières soulignées dans le Nouveau Testament.

Sa femme, Rebekah, connaît par cœur une panoplie impressionnante de versets bibliques et elle les enseigne, un à un, à ses enfants. Jonathan, son épouse et leur jeune famille sont membres d’une Église locale dans leur ville en Afrique (bien que cet exemple pourrait bien avoir lieu en Asie, en Europe ou en Amérique). Lorsque j’ai demandé à Rebekah de me réciter quelques-uns de ces versets, elle a cité Marc 11.24 :

« C’est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir. »

Puis, elle a ajouté : « C’est ce qu’Abraham a fait, voilà pourquoi je veux le faire aussi. »

Étant quelque peu troublé, j’ai (Robert) décidé d’en parler à l’un de leurs pasteurs. Quand je lui ai demandé ce qui était, selon lui, le message central de la Bible, il a répondu : « Oh, c’est très simple. Dieu a envoyé Jésus pour procurer une vie abondante par la foi à tous ceux qui croient. Dieu nous donnera cette vie aujourd’hui, avec toutes les richesses et les bénédictions que Jésus mérite, si nous avons la foi. Nous pouvons provoquer nos propres bénédictions, lorsque nous prions avec foi, comme Abraham l’a fait. »

2. L’Église qui prône un évangile nationaliste

Lors d’une visite chez des croyants dans une autre ville (cette fois-ci aux États-Unis), je (Robert) leur ai demandé de me dire quel était le message de la Bible. Voici un aperçu de leur réponse :

Eh bien, l’Amérique est une nation chrétienne, choisie par Dieu comme Israël, c’est « une ville située sur une montagne ». Elle est bénie de Dieu, et comme nous le lisons dans 2 Chroniques 7.14 :

« Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie, et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays. »

Puis ils ont ajouté :

Dieu et la patrie sont la raison d’être de mon Église. Cette nation est prétendument chrétienne, mais aujourd’hui, on nous dit qu’on ne peut plus afficher les dix commandements dans nos écoles publiques ! Si seulement les Américains étaient de bonnes personnes, ayant des valeurs morales comme celles qu’Abraham, Moïse ou David avaient, nous prospèrerions et jouirions de la sécurité et du confort de la bénédiction divine.

3. L’Église de la soupe populaire

John a récemment déménagé en ville et il fait partie d’un réseau d’Églises qui cherchent à être au service des pauvres. Sa tâche principale consiste à gérer la banque alimentaire. Son Église désire obéir au commandement biblique de pratiquer la justice, d’aimer la miséricorde et de marcher humblement avec Dieu (Mi 6.8). John reconnaît que l’enseignement apporté dans son assemblée met davantage l’accent sur une mobilisation en vue de ce que nous devrions faire pour Dieu, plutôt que sur le message de ce que Dieu a fait pour nous en Christ. « Nous devrions toujours chercher à soulager la souffrance, où que nous soyons, dit John ; notre Église est connue pour nourrir “les plus petits”. Que pourrait-on donc reprocher à cela ? »

4. L’Église qui soutient l’immoralité

Foncièrement, la théologie biblique aide les disciples de Christ à reconnaître et à réfuter les interprétations erronées des Écritures qui vont à l’encontre de la pensée biblique. Cynthia est une jeune étudiante universitaire qui a grandi dans un foyer chrétien. On lui a toujours enseigné la Bible et elle la connaît dans sa globalité. Elle a même terminé une année d’études du grec néotestamentaire. Sa vision du monde est solidement ancrée dans le christianisme. Mais depuis peu, elle est perplexe, car elle commence à rencontrer des gens qui se disent chrétiens et qui sont aimables, généreux et affectueux, tout en étant ouvertement homosexuels.

Elle se demande alors : « Comment la Bible peut-elle être opposée à de telles personnes ? »

Elle lit des articles rédigés par des spécialistes de la Bible qui remettent en cause la traduction de certains passages clés que l’on emploie généralement pour expliquer pourquoi la pratique de l’homosexualité est un péché. À ce stade-ci, elle ne peut s’empêcher de se demander : « Puisqu’il n’y a aucun verset dans la Bible qui interdit clairement le mariage entre deux individus du même sexe, que doit-on faire si deux femmes s’aiment vraiment ? »

Ce ne sont là que quelques-uns des problèmes que les chrétiens et les Églises pourront traiter, grâce à une théologie biblique. Il en existe d’autres. 


Nick Roark (M. Div., Southeastern Baptist Theological Seminary) est pasteur de la Franconia Baptist Church à Alexandria, en Virginie. Auparavant, Nick a fait partie de l’équipe pastorale de la Capitol Hill Baptist Church à Washington, D.C.

Robert Cline est directeur général du contenu de la formation et du programme d’études de l’International Mission Board, une division de la Southern Baptist Convention.


Cet article est tiré du livre : La théologie biblique de Nick Roark et Robert Cline