3 marques d’un état de déclin spirituel (Octavius Winslow)

Le croyant rétrograde poursuit ses habitudes religieuses sans y trouver de plaisir en Dieu

Il s’y adonne avec exactitude et régularité, mais il n’expérimente plus en ces pratiques d’intimité filiale et de communion avec son Dieu. Quand son âme a perdu sa sensiblité et sa capacité d’abaissement, l’homme qui se dit chrétien devrait alors se demander si un état naissant et secret de régression vis-à-vis de Dieu ne s’est pas emparé de lui. De quels symptômes plus clairs a-t-il besoin pour connaître l’état de son cœur, quand il se contente de nourrir son âme (si on peut appeler cela «nourrir»!) avec une forme sans vie de religion?

Quand elle est en bonne santé et croissance spirituelles, l’âme exige une nourriture et un soutien plus consistants que cela. Le croyant devrait soupirer après Dieu, avoir faim et soif de justice. La grâce se développe en un tel homme et son cœur s’adonne aux activités spirituelles avec vivacité, prière, humilité et sensibilité. Il lui est donc impossible de se laisser museler par des devoirs religieux dénués de vie et d’esprit.

Ces choses ne sont que des coquilles vides pour une âme chez qui la vie de Dieu est en bonne santé. Cet homme désire plus. La faim et la soif s’emparent de lui, et il lui faut assouvir ses désirs spirituels. Rien ne peut le rassasier si ce n’est de vivre de Christ, qui a dit: «Je suis le pain de vie… Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive… Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.»

L’homme qui professe la foi chrétienne mais continue de vivre sans prendre une telle nourriture, affamant ainsi son âme, a bien raison de s’exclamer: «Je suis perdu! je suis perdu! malheur à moi!» Comme les paroles du Seigneur résonnent avec solennité pour un tel homme: «En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes» (Jean 6:53).

La lecture de la Bible ne procure plus d’appréciation spirituelle

Le croyant possède en cela une autre preuve sûre du recul de son âme dans le domaine de la vraie spiritualité. Ou, s’il lit encore la Bible, il ne la sonde plus avec le désir sincère de connaître la volonté de l’Esprit afin de marcher en sainteté de vie et dans l’obéissance. Il y cherche plutôt un exercice et un intérêt purement curieux et intellectuels.

Rien n’indique peut-être plus fortement la qualité de l’esprit du croyant que la façon dans laquelle il considère les Écritures. Il est possible de les lire comme on le ferait avec d’autres livres, sans avoir la profonde et solennelle conviction que «toute l’Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre» (2 Tim 3.16,17).

On peut lire la Bible sans s’en délecter, sans transformer cette lecture en prière, sans regarder les préceptes bibliques comme des trésors et en faire sa pratique quotidienne. Il est possible d’aller à l’Écriture sans chérir ses précieuses promesses, ses douces consolations, sans prendre garde à ses avertissements fidèles, ses admonitions affectueuses et ses réprimandes d’amour. S’il les lit de cette manière froide et détachée, comment le croyant peut-il s’attendre à retirer des Écritures l’«avantage» qu’une lecture aussi riche est précisément calculée pour lui apporter?

La prière n’offre plus aucune intimité et communion avec Dieu

Le croyant reconnaît ne plus avoir le sentiment de s’approcher d’un trône de grâce, et il ne connaît plus de puissance dans la prière. Il est alors certainement en présence d’une preuve du déclin de sa foi. Il appelle Dieu «Père», mais il n’a aucun sentiment de son adoption. Il confesse le péché en général, mais il ne lève plus le regard vers Dieu au travers de la croix, et il n’a pas conscience d’avoir son écoute ou de bénéficier de son amour.

Il ne retire aucun plaisir non plus d’un ministère spirituel. La présentation pratique et appliquée de la vérité le trouve dans le tourmoi et l’insatisfaction. L’homme préfère les doctrines aux préceptes, les promesses aux commandements, les consolations aux admonitions de l’Évangile. Le déclin naissant de la vie spirituelle en son âme est alors évident.


Cet article est tiré du livre : Le déclin spirituel et son réveil de Octavius Winslow.