3 ingrédients pour un culte collectif qui glorifie Dieu

DIEU NOUS RASSEMBLE POUR SA GLOIRE : L’EXALTATION

On peut entendre le grondement du tonnerre des chutes du Niagara jusqu’à 30 km de distance. À son apogée, 2 382 tonnes d’eau dévalent la falaise de 99 mètres chaque seconde. Une telle majesté est tout simplement vertigineuse. Pourtant, bien que les chutes semblent excessivement dangereuses, de nombreux visiteurs se sentent obligés de s’en approcher. Ils montent à bord du bateau Maid of the Mist pour entendre le tonnerre de l’eau sur le rocher et pour être trempés par les éclaboussures.

L’Église se réunit pour écouter et contempler le Dieu glorieux, celui qui se tient au-dessus de l’univers entier. Il est le créateur, le concepteur des chutes du Niagara et d’innombrables autres merveilles. Remplis d’une crainte respectueuse, nous nous approchons de Dieu pour adorer sa beauté inégalée.

Dieu nous rassemble pour le glorifier.

La louange est la réponse naturelle des créatures rachetées.

Les premiers chrétiens louaient Dieu lorsqu’ils se réunissaient dans le temple (Ac 2.47). Nous n’offrons plus les sacrifices d’animaux requis par l’ancienne alliance, mais plutôt un « sacrifice de louange » (Hé 13.15). Nous « [faisons]tout pour la gloire de Dieu » (1 Co 10.31), aussi bien pendant le rassemblement de l’Église que le reste de la semaine. Lorsque nous chantons, nous « [célébrons]de tout [notre]cœur » le Seigneur (Ép 5.19).

D. A. Carson le dit bien : l’adoration consiste à « attribuer tout honneur et toute valeur à [notre] Dieu-Créateur précisément parce qu’il en est merveilleusement digne ».

Et nous le faisons ensemble, en tant qu’Église assemblée. Voyez les exhortations des Psaumes : «Justes, réjouissez-vous en l’Éternel et soyez dans l’allégresse !» (Ps 32.11, italiques pour souligner.) «Exaltez avec moi l’Éternel ! Célébrons tous son nom !» (Ps 34.4, italiques pour souligner.) «Chantez avec allégresse à Dieu, notre force ! » (Ps 81.2, italiques pour souligner.) «Poussons des cris de joie vers le rocher de notre salut» (Ps 95.1, italiques pour souligner). «Qu’ainsi disent les rachetés de l’Éternel» (Ps 107.2, italiques pour souligner). Nous pourrions continuer ainsi à l’infini. Le point est évident : l’exaltation est le battement de cœur du peuple de Dieu rassemblé.

Qu’est-ce qui devrait caractériser un culte collectif axé sur l’exaltation de Dieu ?

1. La gravité

Premièrement, la gravité. « Montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant » (Hé 12.28,29). Un culte centré sur Dieu ne doit pas satis- faire notre appétit pour une spiritualité édulcorée. S’approcher du Dieu vivant, c’est comme contempler avec admiration la hauteur du mont Everest, et non pas s’égarer dans une salle de jeux vidéo. Nous devons chanter des chants qui invitent nos cœurs à se réjouir des attributs et des actes de Dieu. Les pasteurs doivent conduire des prières de louange et de confession pleines de substance, car Dieu est honoré lorsque nous l’adorons directement dans la prière, et lorsque nous pleurons nos péchés et implorons sa miséricorde (1 Jn 1.7-9).

2. L’allégresse

Deuxièmement, l’allégresse. « Soyez toujours joyeux», disait Paul à l’assemblée de Thessalonique (1 Th 5.16). Nos cultes doivent refléter la réalité bouleversante de la résurrection de Christ. Lorsque les fils et les filles prodigues se réunissent à la table du banquet du Père dans le cadre d’un culte collectif, il est approprié de « s’égayer et se réjouir » (Lu 15.32).

3. La gratitude

Troisièmement, la gratitude. Bob Kauflin écrit : « Magnifie la grandeur de Dieu commence par la proclamation de vérités objectives et bibliques sur Dieu, mais se termine par l’expression d’affections profondes et saintes envers Dieu. » Puisque nous ne pouvons nous approcher de Dieu que grâce à l’œuvre rédemptrice de Christ, l’arôme riche d’actions de grâce devrait parfumer notre culte (Ép 5.20).

Bien entendu, la juste combinaison de gravité, d’allégresse et de gratitude sera différente selon les cultures. Néanmoins, ces marques devraient toutes se manifester le dimanche. Certaines Églises excellent dans la démonstration de la gravité, mais la crainte de devenir « trop émotives » les empêche d’éprouver toutes sortes de sentiments. D’autres Églises excellent dans la pratique de l’allégresse et de la gratitude. La musique commence et l’enthousiasme va bon train. Mais le culte manque de profondeur et de sérieux. Il ressemble davantage à un groupe de jeunes pour adultes.

En gardant ces notions à l’esprit, considérez le lien entre la santé d’une Église et sa capacité à exalter la gloire de Dieu. Une Église infestée de ragots et de divisions aura du mal à se concentrer sur la véracité de Dieu le dimanche matin. Une Église dont le leadership est négligent ou pesant aura du mal à se soumettre à la bonne autorité de Dieu. Une Église qui tolère un péché grave, visible et non repenti tend à ignorer la sainteté de Dieu au lieu de s’en réjouir (voir 1 Co 5). Cependant, le contraire est également vrai. Les Églises qui défient l’impiété en exerçant le discipulat et la discipline témoignent de l’amour saint de Dieu. Bref, plus une Église est en bonne santé, plus son culte sera centré sur Dieu.

Le lien entre la santé de l’Église et la gloire de Dieu est également valable dans l’autre sens. Le culte collectif doit façonner une assemblée pour en faire un peuple de plus en plus ravi par la beauté de Dieu. Chaque réunion dominicale réoriente la boussole spirituelle d’une assemblée. Nous nous rassemblons, et Dieu ajuste notre trajectoire pour l’orienter dans la bonne direction : vers lui.

En d’autres termes, nous devenons semblables à ce que nous adorons. Si nous servons des idoles, nous finirons comme elles : impuissants, sans but et sans valeur (Ps 115.8). Mais si une assemblée contemple le vrai Dieu par la voie de son culte, caractérisé par la gravité, l’allégresse et la gratitude, elle lui ressemblera de plus en plus.


Cet article est tiré du livre : Le culte collectif de Matt Merker