3 bénédictions dans la constatation de nos péchés (Edward T. Welch)

Le péché pèse très lourd

Le principal problème, selon nous, c’est la souffrance. Aussi, il devient essentiel de l’éviter. Pourtant, nous savons bien qu’échapper à la souffrance n’est pas la priorité. C’est le péché, en fait, qui est notre problème fondamental. Par conséquent, notre plus grand besoin consiste à en être affranchi.

Il existe un lien entre les deux. La souffrance dévoile le péché de nos cœurs comme peu de choses sont à même de le faire. En l’absence d’épreuves, nous confondons aisément la satisfaction personnelle et la foi. Nous pensons que Dieu est bon et nous en sommes reconnaissants. Or, nous éprouvons peut-être moins de satisfaction en lui que nous en trouvons dans la complaisance de nos vies. Quand les choses se corsent, cependant, et que les difficultés persistent, l’allégeance de notre cœur devient plus évidente. La souffrance peut révéler un péché qui « nous enveloppe si facilement » (Hé 12.1) et le péché pèse très lourd.

Nous n’aimons pas toujours y faire face, mais nous devons nous débarrasser de ce poids. Le péché est le plus lourd des fardeaux. Le pardon est la plus grande des délivrances.

Être conscient du poids du péché

Seules les personnes conscientes d’avoir des fardeaux peuvent en être libérées. Malheureusement, la méthode pour bénéficier de cette délivrance, à savoir la confession, a été ternie. Nous hésitons à parler de péché par crainte qu’il ne menace un ego déjà fragile ou pour ne pas être accusé d’être moralisateur et étroit d’esprit. Au lieu de considérer la confession du péché comme un flux interminable de paroles négatives et intimidantes, pensez qu’il s’agit plutôt de quelque chose de bon. Après tout, elle fait partie du plan de la rédemption divine qu’on appelle la « bonne nouvelle ».

Ainsi, bien que le péché soit réellement mauvais, en prendre conscience est une bonne chose. Considérant que le péché nous mènerait sur un chemin jonché de fardeaux, Jésus a dit : « Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance » (Jn 10.10). La confession est essentielle à cette vie abondante.

Prendre conscience du poids de notre péché apporte la bénédiction. En voici trois volets :

1. Prendre conscience du poids de nos péchés nous conduit à Jésus.

C’est l’œuvre de l’Esprit qui nous aide à voir nos péchés (Jn 16.8). Elle nous conduit à Jésus pour recevoir son pardon et c’est une très bonne chose. Jésus est venu pour les pécheurs et non pour les justes (Mt 9.13). La conviction de péché démontre que nous sommes vivants et réceptifs. Elle signifie que nous pouvons nous voir tels que nous sommes, du moins en partie, et c’est une condition sine qua non pour aborder le thème du péché avec des amis (Mt 7.3‑5).

Si nous ne ressentons plus notre besoin de miséricorde, quel est l’intérêt de demeurer avec Jésus ? Si nous le sollicitons uniquement pour être délivrés des circonstances difficiles de la vie, nous nous en sortirions mieux en prenant du Prozac ou en usant d’un peu d’astuce. Ces solutions, du moins à court terme, semblent plus efficaces.

2. Prendre conscience du poids de nos péchés nous rend humbles.

Une prise de conscience du péché nous procure l’humilité et non la honte ou l’humiliation. L’humilité offre aux autres un magnifique reflet de Christ.

Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : Ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur.Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé (Lu 18.13,14).

Voici un objectif commun : être en mesure de reconnaître une habitude pécheresse dans sa vie et pouvoir en parler spontanément.


Le péché est le plus lourd des fardeaux ; le pardon est la plus grande des délivrances.


3. Prendre conscience du poids de ses péchés est le début de la puissance et de l’assurance.

Voir ses propres péchés, c’est voir la conviction de l’Esprit. C’est également voir une puissance spirituelle à l’œuvre, bien qu’elle soit différente de celle à laquelle nous nous attendons. Il ne s’agit pas d’un pouvoir temporel. La puissance spirituelle revêt la forme d’une lutte, d’une faiblesse, de l’indigence ou même du désespoir. « J’ai besoin de Jésus. » Voilà une admission toute simple qui est pourtant la plus puissante qui soit. Ainsi, notre assurance ne réside ni en nous-mêmes ni en notre justice personnelle devant Dieu ni en notre réputation aux yeux des autres. Notre assurance est en Jésus et elle ne saurait être ébranlée. Imaginez un peu : ne plus avoir à nous cacher de Dieu, ne plus nous tenir sur la défensive dans nos relations. Demandons tout simplement pardon quand nous causons du tort aux autres. L’assurance que nous possédons en Christ nous offre la possibilité de songer moins souvent à ce que les autres pensent de nous. Elle nous donne la liberté de faire des erreurs et même d’échouer. Plus besoin de construire et de protéger notre propre royaume.

Les péchés pèsent très lourd, mais ceux qui en prennent conscience voient quelque chose de bon. Celui qui confesse ses péchés, sachant qu’il est pardonné, voit quelque chose de mieux : Jésus lui-même.

Rejeter le fardeau

Ainsi, nous voulons apprendre à devenir conscients du péché et à le confesser. Nous cherchons à nous en débarrasser. Or, ce n’est pas toujours facile. Les jeunes enfants avouent une désobéissance flagrante : « Pardon, je t’ai lancé ma poupée », mais ne saisissent pas les tenants et aboutissants de cette désobéissance. Il arrive que les adultes se comportent comme des enfants. Considérez la confession de cet homme pris en train de regarder de la pornographie : « D’accord ! Je suis désolé ! » Cette confession n’est cependant pas celle d’un enfant. Des aveux formulés de cette manière sont blessants et indignes de la part d’un adulte. Rejeter le poids du péché signifie considérer plus attentivement son propre cœur.

« J’ai péché contre toi seul » (Ps 51.6)

Bien que nous ne le comprenions pas toujours, tout péché est personnel : il est commis contre Dieu. Contre Dieu et son caractère. Notre péché déclare : « Je veux mon indépendance » ; « je ne veux pas être associé à toi » ; « je veux plus que ce que tu peux m’offrir » ; « je sais ce qui est le meilleur pour moi » ou (et c’est effrayant) « je te hais » (Ja 4.4). Ce n’est pas toujours consciemment que nous disons ces choses, mais telle est la nature du cœur. Elle cache souvent plus de réalités que nous ne pouvons en voir.

Tout au long de l’histoire biblique, Dieu a gracieusement permis aux enfants d’Israël de prendre conscience des réalités de leur cœur. Quand il les a libérés d’Égypte et les a amenés dans le désert pour les conduire vers une terre fertile, ils ont murmuré contre Moïse et Aaron, se demandant, comme beaucoup d’entre nous, pourquoi on les avait conduits hors d’Égypte uniquement pour affronter d’autres difficultés dans le désert.

Moïse a eu du discernement : « Ce n’est pas contre nous que sont vos murmures, c’est contre l’Éternel » (Ex 16.8). Personne n’avait prononcé un seul mot contre Dieu, mais en réalité, tous l’avaient critiqué. Le Seigneur a directement répondu à Moïse en exposant la vérité :

Et l’Éternel dit à Moïse : jusqu’à quand ce peuple me méprisera-t-il ? Jusqu’à quand ne croira-t-il pas en moi, malgré tous les prodiges que j’ai faits au milieu de lui ? (No 14.11.)

Ils s’étaient contentés de murmurer un peu au cours d’une journée difficile. La lettre néotestamentaire de Jacques reprend cette idée (Ja 4.1-10). Jacques commence par évoquer les choses évidentes, telles que les disputes et les querelles, pour passer ensuite aux choses moins évidentes, telles que nos désirs et nos exigences incontrôlés, notre infidélité envers Dieu, notre amitié avec le monde et le diable, et notre haine contre Dieu. Ce qui semblait être une bonne raison de nous emporter devient tout à coup une occasion pour l’Esprit de nous entraîner dans des profondeurs que nous n’aurions jamais soupçonnées sans lui.

Gardons à l’esprit cette compréhension de notre cœur. Les mauvais comportements, même ceux qui sont culturellement acceptables, comme un léger mécontentement, sont des expressions de nos allégeances spirituelles. Par la confession, nous invitons la lumière de Dieu à révéler ces allégeances variables et divisées.

La confession quotidienne est pour tout le monde

Nous avons tous besoin de confesser nos péchés et nous devons le faire tous les jours (Mt 6.12). Personne n’est mauvais au point de ne pas pouvoir bénéficier du pardon. L’Écriture inclut des assassins (Moïse), des escrocs (Jacob) et des adultères (David) parmi le peuple de Dieu. Par conséquent, personne ne peut affirmer qu’il est hors de portée de la miséricorde divine.

En revanche, personne n’est bon au point de ne devoir se repentir qu’une ou deux fois par an. Il existe certains péchés pour lesquels nous pourrions nous repentir à toute heure du jour, car nul n’est parfait en ce monde.

Ainsi, même si le péché pèse très lourd, le but est d’en prendre conscience et de profiter des avantages de la confession. Nous sommes reconnaissants quand nous l’abandonnons. De plus, nous trouvons la joie dans la confession, sachant que Jésus nous a déjà pardonné, puisqu’il est devenu notre sacrifice, une fois pour toutes (Hé 10.11-14). Notre plus grand besoin a été satisfait.


Cet article est adapté du livre : « Côte à côte » de Edward T. Welch